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PARIS, 21 janvier (Reuters) - Le PDG d'Orange Stéphane Richard, en lice pour un troisième mandat à la tête de l'opérateur télécoms mais fragilisé par l'affaire de l'arbitrage dit Tapie, devra démissionner s'il venait à être condamné, a déclaré dimanche Bruno Le Maire.

"S'il y a une condamnation de Stéphane Richard à un moment donné il remettra immédiatement son mandat", a dit le ministre de l'Economie et des Finances sur BFMTV, à propos du renvoi devant le tribunal correctionnel du PDG dans l'affaire Tapie.

"Pour toutes les entreprises publiques qui sont sous ma responsabilité de ministre de l'Economie, les règles du jeu doivent être claires, s'il y a condamnation du dirigeant, il y a départ immédiat du dirigeant", a-t-il ajouté.

Rappelant que Stéphane Richard, arrivé chez Orange après la crise déclenchée par une vague de suicides, a réussi à "pacifier" l'entreprise, Bruno Le Maire a souligné qu'il avait "fait du bon travail à la tête d'Orange".

Concernant le renouvellement pour un troisième mandat de Stéphane Richard à la tête du groupe qu'il dirige depuis 2011, "c'est la gouvernance qui doit décider", a déclaré le ministre.

"Il y a une réunion du comité de nomination à la fin de la semaine, ensuite il y aura un conseil d'administration, ensuite il y aura une assemblée générale", a-t-il précisé.

Le conseil d'Orange compte 15 membres dont trois représentants de l'Etat actionnaire.

Stéphane Richard et cinq autres personnes dont Bernard Tapie ont été renvoyés fin décembre devant le tribunal correctionnel dans l'affaire de l'arbitrage qui avait permis en 2008 à l'homme d'affaires d'obtenir 404 millions d'euros avec les intérêts pour le règlement de son litige avec le Crédit lyonnais sur la revente d'Adidas.

Stéphane Richard, directeur de cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde à l'époque des faits, devra répondre de complicité d'escroquerie et complicité de détournement de fonds publics.

Il est soupçonné d'avoir dissimulé à sa ministre de tutelle des éléments essentiels du dossier, d'avoir participé à des réunions à l'Elysée à son insu, et d'avoir donné sans droit des instructions relatives à cet arbitrage.

(Myriam Rivet, édité par Julie Carriat)