1,4 milliard de livres. C’est la somme que le gouvernement britannique a injecté dans la Northern Rock pour lui éviter la faillite. Aujourd’hui nationalisée, la banque est désormais sur le marché. Sachant que c’est le contribuable qui est passé à la caisse, le ministre des Finances, George Osborne, souhaiterait récupérer intégralement la mise de départ, mais rien n’est moins sûr.

Le fonds Blackstone a annoncé étudier le dossier, mais il ne serait disposé à débourser qu’un seul milliard de livres. Son patron, Stephen Schwarzman n'aurait sans doute rien contre rééditer le bon coup réalisé aux Etats-Unis en 2009, lors du rachat, au côté d’un pool d’investisseurs, de BankUnited of Florida. Acheté 945 millions de dollars durant la crise financière, l’établissement est aujourd’hui valorisé 2,6 milliards à Wall Street.

Le fonds américain est loin d’être le seul sur les rangs, signe que cette opération a tout l’air d’être une bonne affaire en puissance. Richard Branson et sa filiale Virgin Money ont ainsi indiqué examiner les possibilités pour prendre le contrôle de la Northern Rock.

Un nouveau "Big-Bang" des banques britanniques
Sir Richard Branson souhaite ainsi se lancer à la conquête du secteur bancaire, en juillet prochain il va également déposer une offre d'achat d'environ 5 milliards de dollars canadiens sur 632 succursales du géant britannique Lloyds, contraint de se séparer de 22% de ses branches à la demande des régulateurs européens sur la compétitivité. Si l'opération réussie, l'aventurier sexagénaire fera un atterrissage parfait dans ce secteur en pleine restructuration outre-Manche en mettant directement la main sur 5% du marché. Virgin Money compte à l'heure actuelle déjà trois millions de clients pour ses produits financiers proposés en ligne et va ouvrir 4 comptoirs cette année, en attendant les 70 succursales prévues d'ici à 2016. L'excentrique britannique semble en passe de réussir son pari avec la Lloyds face à son rival, NBNK Investments.

Un rival que Branson retrouve sur sa route pour le rachat de la Northern Rock. Déjà, avant sa nationalisation, Richard Branson avait tenté le coup, mais aujourd’hui le contexte est évidemment meilleur, avec un prix bien plus avantageux.

D’autres candidats sont également sur la ligne de départ. National Australia Bank, NBNK Investments, Olivant et Tesco Bank sont autant de postulants à avoir manifesté leur intérêt. Mais Richard Branson a un avantage sur tout le monde : le gouvernement britannique souhaiterait faire jouer le patriotisme économique et privilégierait donc un acheteur battant pavillon britannique. Surtout, Londres serait farouchement opposée à céder l’établissement à un spéculateur attiré par un bénéfice de court terme. Une mauvaise nouvelle pour Stephen Schwarzman...