SEATTLE, 12 avril (Reuters) - Une plainte a été déposée vendredi contre Microsoft pour sa gestion d'une erreur liée à son navigateur Internet Explorer qui a coûté plus de 700 millions de dollars au groupe via une amende record de la Commission européenne.

La plainte a été déposée vendredi à Seattle devant la justice fédérale, par une actionnaire, Kim Barovic.

Celle-ci affirme que les dirigeants et les membres du conseil d'administration de Microsoft, dont son fondateur Bill Gates et son ancien directeur général Steve Ballmer, n'ont pas géré le groupe de logiciels correctement et que l'enquête du conseil d'administration sur l'origine du problème a été insuffisante.

Cette procédure est la première liée à un épisode humiliant pour Microsoft, jamais complètement expliqué par la société qui s'est contentée de le qualifier d'"erreur technique".

En mars 2013, la Commission européenne a infligé à Microsoft une amende de 561 millions d'euros pour n'avoir pas respecté une décision réglementaire lui enjoignant de proposer aux internautes un choix de navigateurs et non pas uniquement le sien, Internet Explorer.

Le groupe américain s'était engagé en 2009 auprès de l'exécutif européen à proposer un tel choix afin de mettre un terme à une procédure antitrust engagée contre lui.

La plaignante demande au conseil d'administration de Microsoft de mener une enquête approfondie sur la façon dont s'est produite cette erreur et d'agir contre les administrateurs et les dirigeants qui ont failli à leur devoir.

Un problème survenu sur les ordinateurs européens de Microsoft a empêché l'écran permettant le choix du navigateur de s'ouvrir. De source proche de Microsoft, on indique que cela est dû à la mise à jour du système d'exploitation Windows 7.

Dans un communiqué publié vendredi, Microsoft répète sa position, à savoir qu'il n'a trouvé aucun manquement de la part de ses dirigeants et administrateurs.

Steve Ballmer, qui était directeur général à l'époque, et Steven Sinofsky, qui dirigeait le département Windows, avaient tous deux été sanctionnés financièrement au niveau de leur prime 2012 après la révélation de l'erreur. (Bill Rigby. Danielle Rouquié pour le service français)