Comme son rival suisse UBS, qui a également publié des données trimestrielles nettement meilleures que prévu, les équipes de courtage de la première banque européenne ont tiré parti de la volatilité accrue des marchés financiers sur la période, qui s'est traduite par une hausse de 4% de ses revenus.

Sur les trois premiers mois de l'année, HSBC a dégagé un résultat avant impôts en hausse de 4%, à 7,1 milliards de dollars (6,4 milliards d'euros) contre une prévision moyenne des analystes financiers de 5,8 milliards, selon un consensus fourni par la banque.

Cette progression du bénéfice est nettement moins spectaculaire que celle, de 88%, affichée par UBS, dont le bénéfice trimestriel est ainsi au plus haut depuis près de cinq ans.

Juste après la publication de ces résultats, le titre HSBC a gagné plus de 1% mais, vers 12h35, il reculait de 2,1% à 633 pence, alors que l'indice regroupant les valeurs bancaires européennes, dopé par l'envolée d'UBS (+6,4%), avançait de 0,1%.

Les coûts opérationnels de HSBC ont augmenté de 6% sur la période, en raison, entre autres, du renforcement des équipes chargées de surveiller la conformité aux règles des pratiques de la banque.

HSBC a précisé que la Financial Conduct Authority (FCA), le régulateur financier britannique, lui avait demandé des informations au sujet de sa filiale banque privée en suisse.

En février dernier, la banque avait admis des manquements en matière de respect des procédures internes et de contrôle au sein de sa filiale suisse de banque privée, accusée d'avoir aidé des clients à se soustraire à l'impôt.

Elle a toutefois précisé ce mardi que cette affaire n'avait pas pesé sur son activité.

"En realité, cela ne s'est pas traduit par une baisse notable des affaires", a déclaré Stuart Gulliver, directeur général de HSBC.

UNE AG DEVRA AVALISER UN ÉVENTUEL TRANSFERT DE SIÈGE

Ce dernier a également dit qu'il faudrait plusieurs mois à la banque pour prendre une décision sur un éventuel déplacement de son siège social en dehors de la Grande-Bretagne, ajoutant que, le cas échéant, une relocalisation devrait être approuvée par une assemblée générale des actionnaires.

Il y a deux semaines, HSBC avait dit envisager une telle mesure en réponse aux modifications de l'environnement structurel et réglementaire du secteur bancaire.

Stuart Gulliver a précisé que la hausse de la taxe bancaire mise en oeuvre par le gouvernement britannique empêchait la banque de "respecter son engagement de rendre la dividende progressif", ajoutant que, de ce fait, les investisseurs exerçaient une "pression significative" sur la direction pour qu'elle envisage un déménagement, probablement à Hong Kong.

Le directeur général de HSBC a d'ailleurs dit que les autorités monétaires de Hong Kong seraient parfaitement en mesure de superviser les activités de la banque.

HSBC a également indiqué que les enquêtes concernant les soupçons de manipulation du marché des changes se poursuivaient mais qu'elle n'avait passé aucune provision supplémentaire liée à ce dossier au premier trimestre.

UBS a de son côté fait savoir que les discussions avec le département américain de la Justice en vue d'un règlement à l'amiable dans cette affaire en étaient à un "stade avancé".

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Steve Slater