C'est l'ancien Président de PSA Peugeot Citroën qui l'affirmait juste avant son départ du groupe : Christian Streiff s'était déclaré « ouvert » à de nouvelles alliances. À l'époque, c'est le constructeur Fiat qui faisait l'objet des rumeurs de possible fusion.

Mais ni la famille Peugeot, qui détient 30% du capital et 45% des droits de vote de PSA, ni le fabriquant Italien ne s'étaient montrés véritablement enthousiastes à l'idée d'un semblable partenariat.

Même si elle ne fait pas l'unanimité, l'annonce faite jeudi dernier par PSA au sujet de Mitsubishi, apparaît beaucoup plus crédible. La coopération envisagée pourrait conduire à un « partenariat stratégique » ; Mitsubishi Motors serait prêt à céder plus de 50% de son capital à PSA, indiquait le quotidien Japonais Nikkei.

Dans cette perspective, le constructeur Japonais aurait même procédé à l'émission de plus de 200 milliards de yens d'actions nouvelles (1,52 milliard d'euros), susceptibles d'être attribuées au constructeur Français par le biais d'un placement privé.

« Il est vrai que nous discutons de plusieurs possibilités et une fusion fait partie de ces possibilités », a confirmé un porte-parole de Mitsubishi.

Si elle voyait le jour, cette alliance ferait du nouveau groupe le sixième constructeur automobile mondial, avec des ventes annuelles avoisinant les 4,5 millions de véhicules (base 2008). Mais, bien que présentant un certain nombre d'avantages, les fiançailles sont toutefois jugées prématurées par certains.

Certes, les prétendants se connaissent et sont complémentaires. Aux Etats-Unis par exemple, l'arrivée du constructeur Français permettrait d'amortir les 420 concessions Mitsubishi qui détiennent à peine 1% de parts de marché sur le sol Américain.

Mais cette union n'arrive-t-elle pas un peu tôt ?
L'industrie automobile mondiale n'est pas dans une forme éblouissante et 2010 s'annonce encore difficile ; réduction de la prime à la casse en France, arrêt en Allemagne... les ventes de véhicules risquent de chuter.

Même Philippe Varin, président du directoire de PSA, évoquait récemment la nécessité de « remettre de l'ordre dans la maison ». Un préalable avant tout autre projet ?

Et puis surtout, la jolie Japonaise n'est peut-être pas aussi séduisante qu'elle veut le faire croire. Au premier semestre, Mitsubishi a perdu 36,4 milliards de yens (267 milliards d'euros) et son chiffre d'affaires a été divisé par deux. Son endettement atteint les 200 milliards de yens (1,5 milliard d'euros), auquel il faudra ajouter les 440 milliards qui seront transformés en actions préférentielles.

Et puis enfin, ultime interrogation pour Thierry et Robert Peugeot : qui sera le patron providentiel et charismatique capable de diriger la nouvelle entité ?

À suivre.