Tidjane Thiam, 52 ans, a pris officiellement ses fonctions mercredi à la tête de l'établissement helvète et les investisseurs ont bon espoir qu'il imprime une nouvelle stratégie. Mais une bonne partie d'entre eux s'attend aussi à ce qu'il procède à une augmentation de capital pour renforcer les fonds propres.

"Nous aurons besoin d'un bilan solide qui nous permette de surmonter l'adversité, tout en continuant d'investir dans l'avenir", explique Thiam dans une note au personnel dont Reuters a obtenu un exemplaire.

Thiam a précisé qu'il fixerait la stratégie de la banque dans le courant de l'année. Un porte-parole a confirmé le contenu de la note.

L'ex-directeur général de l'assureur britannique Prudential, arrivé en Suisse précédé d'une flatteuse réputation, a mis l'accent sur l'importance de constituer une solide base de fonds propres et de se donner la capacité de générer son propre capital afin de gagner la confiance du marché, des autorités de tutelle et de la clientèle.

Dirk Becker, analyste de Kepler Cheuvreux, estime que Credit Suisse doit constituer six milliards de francs suisses (5,7 milliards d'euros) de réserves de plus pour amener ses fonds propres durs à un niveau proche de ceux de sa concurrente UBS et au moins le double de ce montant pour que Thiam puisse financer la moindre décision stratégique.

Ce mercredi a vu également l'entrée en fonctions de John Cryan, le nouveau président du directoire de Deutsche Bank, qui attendra la fin octobre pour annoncer les modalités de la refonte stratégique d'un établissement qui, à son goût, s'est trop éparpillé et est devenu trop pesant.

(Robert-Jan Bartunek à Bruxelles et Katharina Bart et Joshua Franklin à zurich, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Bertrand Boucey)