WASHINGTON, 18 janvier (Reuters) - La renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique sera la première priorité de l'administration Trump en matière de commerce international, a déclaré mercredi Wilbur Ross, choisi par le président élu pour le portefeuille de secrétaire au Commerce, lors de son audience de confirmation.

Le milliardaire de 79 ans a également dit devant la commission du Commerce, des Sciences et des Transports du Sénat que la Chine était la "plus protectionniste" des grandes économies.

Il n'a pas évoqué la menace de Donald Trump d'imposer des droits de douane élevés aux produits chinois importés aux Etats-Unis mais il a prévenu que les pays qui n'accepteraient pas des relations commerciales équitables devraient être "sévèrement punis".

Donald Trump a critiqué à maintes reprises l'Aléna et la Chine pendant sa campagne et depuis son élection, les accusant d'être à l'origine de la disparition de millions d'emplois industriels aux Etats-Unis. Il a promis de renégocier l'Aléna pour le rendre plus favorable aux industriels américains.

"L'Aléna est logiquement le premier sujet dont nous devrons nous occuper", a dit Wilbur Ross aux sénateurs. "Nous devons renforcer les relations de la meilleure manière possible sur notre territoire avant de passer à d'autres régions."

Le quotidien canadien Globe and Mail a rapporté mercredi que Ross avait prévenu le gouvernement canadien qu'une demande formelle de négociations lui serait adressée dans les jours suivant l'entrée en fonction de Trump, vendredi.

Wilbur Ross a également expliqué qu'il entendait obtenir de la Chine une réduction de ses barrières au commerce, qu'elles soient tarifaires et non-tarifaires.

Les dirigeants chinois, a-t-il dit, "parlent beaucoup plus de libre-échange qu'ils ne le pratiquent réellement. Nous devons obtenir une égalité de traitement et rapprocher un peu plus la réalité du discours."

L'ex-magnat de la sidérurgie, qui s'apprête à abandonner son siège d'administrateur du numéro un mondial de l'acier, ArcelorMittal, a estimé que les capacités excédentaires de production d'acier et d'aluminium chinoises constituaient un problème chronique qui contribuait au dumping de certains produits aux Etats-Unis.

"Le point sur lequel nous devons être particulièrement attentifs en matière de droits de douane, c'est celui des droits anti-dumping que nous devrions mettre en place dans le secteur de l'acier et dans le secteur de l'aluminium", a-t-il dit.

Ses propos ont favorisé la hausse des valeurs de la sidérurgie à Wall Street comme en Europe: à 17h40 GMT, US Steel gagnait près de 5%, Nucor 2,83% et Steel Dynamics 3,59%. A Paris, ArcelorMittal a fini la journée sur un gain de 2,99%, la meilleure performance de l'indice CAC 40. (David Lawder, Marc Angrand pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : ArcelorMittal, United States Steel Corporation