Société s'est penché sur le dossier Iliad, maison mère de Free, qui a publié hier des résultats semestriels peu appréciés par le marché, et se montre intéressée non par le rachat de Bouygues Telecom, mais par celui de l'américain T-Mobile USA. Malgré le scepticisme suscité par cette opération auprès de nombre de courtiers, Société Générale maintient son conseil d''achat' sur le titre Iliad ainsi que son objectif de cours de 237 euros.

A la Bourse de Paris, après une chute de près de 9% la veille, l'action Iliad se tasse encore de 0,5% à 151,7 euros dans un marché en légère hausse. Le titre a perdu plus du tiers de sa valeur en trois mois.

Du côté des comptes semestriels, les analystes relèvent que certes, le recrutement de nouveaux abonnés fixes haut débit de Free a été 'faible' au 2e trimestre, avec 24.000 nouveaux clients contre 71.000 au 1er trimestre. En effet, grâce à des offres tarifaires offensives, Bouygues Telecom est parvenu a gagner 202.000 clients dans le fixe au 1er semestre, soit 51% des nouveaux abonnements sur la période, contre 24% pour Iliad.

Mais malgré ce surcroît de concurrence, 'le revenu moyen par utilisateur est resté quasi-stable en glissement annuel' dans le haut débit chez Free.

En outre, dans le mobile, les recrutements de Free ralentissent, mais se poursuivant néanmoins à un rythme soutenu : + 460.000 au 2e trimestre après + 595.000 au 1er trimestre, soit une part de marché des nouveaux abonnés mobiles de 56,4% sur le semestre. Enfin, les prévisions ont été confirmées.

Lors de la conférence téléphonique, rapporte Société Générale, 'Xavier Niel (le principal actionnaire d'Iliad, ndlr) a déclaré officiellement que la consolidation du marché français des télécoms n'aurait pas lieu, puisque Martin Bouygues a repoussé son offre de cinq milliards d'euros sur Bouygues Telecom', rapporte la note de recherche.

Concernant T-Mobile USA, Xavier Niel aurait selon SG déclaré que si le groupe parvenait à trouver un partenaire local pour racheter cet opérateur mobile américain, il pourrait accroître non pas le prix proposé, mais sa participation éventuelle (56,6% selon les dernières informations).

M. Niel a a ajouté qu'il n'était pas question que le ratio de dette nette / excédent brut d'exploitation dépasse les 4,5 fois, alors qu'il serait selon les termes actuels de la proposition d'Iliad de 4,1 à 4,3 fois. Société Générale en déduit que le potentiel de relèvement de l'offre sur T-Mobile USA apparaît en conséquence limité.

Le principal actionnaire d'Iliad entend toujours réduire la base de coûts de T-Mobile USA de deux milliards de dollars d'ici 2016. Il a rappelé que le régulateur américain était favorable au projet d'Iliad, et estime aussi que les offres commerciales et la direction de T-Mobile USA sont de qualité.

'Il est également important de noter que M. Niel a indiqué que l'Allemagne pourrait représenter un marché pour Iliad (pratiquement, l'intervention éventuelle pourrait passer par NJJ, le holding de M. Niel) alors que le récent passage de quatre à trois opérateurs outre-Rhin créé des opportunités', ajoute Société Générale.

Les analystes reconnaissent cependant que l'offre sur T-Mobile USA, aussi coûteuse qu'ambitieuse, pourrait peser sur le cours du titre Iliad 'dans les mois qui viennent'.


Copyright (c) 2014 CercleFinance.com. Tous droits réservés.
Les informations et analyses diffusées par Cercle Finance ne constituent qu'une aide à la décision pour les investisseurs. La responsabilité de Cercle Finance ne peut être retenue directement ou indirectement suite à l'utilisation des informations et analyses par les lecteurs. Il est recommandé à toute personne non avertie de consulter un conseiller professionnel avant tout investissement. Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter.