L'action Telecom Italia perdait ce matin 5,5% à 0,69 euro, ce qui la classe en tête des plus fortes baisses de l'indice milanais FTSE Mib (- 0,30%). Un de ses grands actionnaires potentiels, Xavier Niel, est en train de sortir maintenant que son groupe, Iliad, a racheté d'autres actifs télécoms en Italie. Ce qui réduit la dimension spéculative de l'ex-opérateur historique du pays, dont Vivendi reste le premier actionnaire, et confirme que la concurrence restera de mise dans le mobile.

Pour mémoire, fin 2015, Xavier Niel avait pris position, par l'intermédiaire de ses holdings personnels, au capital de Telecom Italia (TI), mais pas directement : il détenait un jeu d'options d'échéance différentes lui permettant, à terme, de prendre un peu plus de 15% du capital de Telecom Italia.

L'arrivée de M. Niel au capital de TI faisait suite à la montée de Vivendi, qui à ce jour, est le premier actionnaire de Telecom Italia, avec 24,9% des actions ordinaires.

Certes, les options de M. Niel ne donnaient pas droit aux voix attachées aux actions correspondantes. Quoi qu'il en soit, même sous la forme de produits dérivés, la présence potentielle de Xavier Niel au tour de table de Telecom Italia donnait une dimension spéculative supplémentaire au dossier. Or elle est en train de disparaître.

Hier en effet, Iliad, opérateur télécom alternatif français dont Xavier Niel contrôle le capital, a annoncé hier la signature d'un accord avec Hutchison et VimpelCom, détenteurs des opérateurs italiens H3G et Wind qu'ils souhaitent fusionner. Mais la Commission européenne a bien fait comprendre qu'elle ne voulait pas du retour de 4 à 3 opérateurs mobiles dans quelque pays que ce soit.

Dans ce contexte, Xavier Niel est en train de liquider sa position personnelle dans Telecom Italia. Iliad indique que M. Niel l'a informé “qu'il ne détient à ce jour directement ou indirectement, aucune participation en droit de vote ou en capital de Telecom Italia et ne dispose que d'un intérêt économique marginal (inférieur à 25 millions d'euros) qui sera cédé dans les prochaines semaines”.

Pour pouvoir rapprocher H3G et Wind, les deux groupes doivent donc céder des actifs à un tiers (en l'occurrence Iliad), comme des fréquences mobiles, des infrastructures réseau, et des accords d'itinérance et de partage de réseau permettant à Iliad d'entrer sur le marché des télécoms italiens, qui comptera donc toujours 4 opérateurs.

C'est d'ailleurs un autre point négatif pour Telecom Italia : la concurrence dans le mobile en Italie ne devrait donc pas diminuer.

EG


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