« Alibaba.com : The Inside Story »
Liu Shiying et Martha Avery ont co-signé un ouvrage sur la vie de Jack Ma, fondateur et patron du groupe chinois Alibaba.com créé en 1999, et devenu depuis la principale place de marché en ligne de la planète.

Atypique par excellence, Jack Ma a délogé eBay de son leadership en Chine en 2003, avec le lancement de Taobao.com. Pour gagner des parts de marché en visant les petites et moyennes entreprises chinoises - « la petite friture » d'après ses propres termes -, Jack Ma a tout simplement renoncé aux commissions et prélèvements appliqués par son concurrent.

Aujourd'hui, l'homme a acquis les actifs chinois de Yahoo! en échange d'une participation de 43 % du groupe américain dans Alibaba.com.

Éloge de la paresse
Loin des maximes de sérieux et de travail acharné auxquelles nous ont habitué les businessmen à succès, Jack Ma loue les vertus d'un trait de caractère que beaucoup récusent : la paresse. C'est, selon lui, le premier moteur de l'innovation.

« L'homme était trop fainéant pour monter les escaliers, c'est pour cela qu'il a inventé l'escalator », nous explique ce Candide de l'ère numérique. Sur ce principe, avec sa plate-forme en ligne, Jack Ma a voulu offrir aux PME chinoises le moyen le plus simple et le plus économique d'acheter leurs fournitures, en toute transparence, avec une sécurité maximale et sans intermédiaire superflu.

L'habileté de Jack Ma réside aussi dans son étroite connaissance de la culture populaire chinoise. Ainsi, quand il reprit les actifs de Yahoo!, il lança un grand concours public pour les réalisateurs de films amateurs, les meilleurs étant retenus pour participer à la fabrication d'un long métrage avec un grand réalisateur. Résultat : le trafic de Yahoo! a décollé et ne s'est pas tassé depuis.

Vers l'Amérique
Aujourd'hui, le groupe de Jack Ma n'est pas épargné par la crise. Les résultats de la compagnie n'ont pas été à la hauteur des attentes et les investisseurs ont infligé une baisse de 12 % au titre Alibaba.com. Du coup, Jack Ma a été retiré de la liste des 30 meilleurs dirigeants de la planète établie par la revue Barron's.

Mais Jack Ma ne se laisse pas impressionner. Depuis le début de la dépression économique, il en a profité pour recruter les meilleurs talents dont Google ou Microsoft ne voulaient plus payer les émoluments. Récemment, il s'est également rendu dans la Silicon Valley pour discuter avec des entrepreneurs américains intéressés par des exportations vers la Chine.