Zurich (awp) - Conséquence notamment des charges liées à la reprise de GE Industrial Solutions (GEIS), ABB a vu sa rentabilité chuter au 4e trimestre 2018. Malgré des ventes et des commandes en hausse, le géant zurichois de l'électrotechnique a vu son bénéfice net chuter en un an de 19% à 317 millions de dollars.

Dans un communiqué diffusé jeudi, ABB précise avoir retraité ses résultats après l'accord intervenu mi-décembre en vue de céder la division des réseaux électriques (Power Grids) au japonais Hitachi. Le résultat trimestriel après impôts des activités poursuivies, qui ne comprennent donc plus ceux de Power Grids, s'est inscrit à 210 millions de dollars (207,7 millions de francs suisses), en baisse de 2%. La transaction avec Hitachi devrait être finalisée au premier semestre 2020.

Le résultat opérationnel avant intérêts, impôts et amortissements (Ebita) a de son côté dégringolé de 12% à 584 millions de dollars. Exprimée en devises locales et ajustée des acquisitions et désinvestissements, la baisse s'est inscrite à 10%. La marge Ebita s'est contractée de 1,8 point à 7,9%.

Le chiffre d'affaires trimestriel s'est hissé à 7,39 milliards, en progression de 9%. Exprimé en devises locales et ajustée des acquisitions et désinvestissements, la croissance s'est inscrite à 5%. Les changements intervenus au niveau du périmètre de consolidation, y compris la reprise de GEIS, ont contribué à une hausse de 8%, alors que les effets de change ont pesé à hauteur de 4%.

Les commandes se sont étoffées de 10% à 6,98 milliards de dollars. En termes ajustés, l'expansion s'est fixée à 7%.

Un peu mieux qu'attendu

La performance s'est révélée conforme, voire même supérieure aux attentes des analystes, à l'exception de l'Ebita. Malgré une rentabilité en berne, les actionnaires se verront proposer au titre de l'exercice 2018 un dividende augmenté à 80 centimes par action, contre 70 centimes un an auparavant. Directeur général d'ABB, Ulrich Spiesshofer, a justifié la hausse lors d'une conférence téléphonique par la confiance qui anime le groupe quant à son avenir.

Sur l'ensemble de l'année 2018, ABB, qui comptera dès avril prochain quatre divisions, a dégagé un chiffre d'affaires de 27,66 milliards de dollars, 4% de plus qu'un an auparavant. Les commandes ont affiché une expansion de 14% à 28,59 milliards.

Côté rentabilité, l'Ebita a gagné 7% à 3 milliards de dollars, alors que le bénéfice net s'est tassé de 2% à 2,17 milliards. Ces chiffres ne sont toutefois pas ajustés des cessions et acquisitions et comprennent par conséquent la performance de la division Power Grids.

Optimisme

En parallèle à ses résultats, ABB a levé un coin du voile sur sa stratégie, celle-ci étant revue sous l'angle de l'abandon des activités dans les équipements de réseaux électriques ainsi que du recentrage du groupe sur ses divisions, à savoir les produits d'électrification (Electrification), l'automation industrielle (Industrial Automation), les moteurs (Motion), les robots et l'automation (Robotics & Discrete Automation).

Le groupe a ainsi présenté les objectifs en matière d'Ebita pour ses quatre divisions. Robotics & Discrete Automation devrait ainsi afficher une marge Ebita de 13 à 17%. Pour Motion, la valeur est fixée entre 14 et 18%, entre 15 et 19% pour Electrification et de 12 à 16% pour Industrial Automation.

ABB a en outre confirmé son objectif d'économies de 500 millions de dollars d'ici 2021, tout comme celui d'une marge Ebita de 13 à 16% pour l'ensemble du groupe. Au chapitre de la poursuite de la numérisation de ses activités et produits via sa plateforme Ability, le géant de l'électrotechnique a complété ses alliances technologiques existantes avec Microsoft, HPE et IBM en annonçant un partenariat global avec le spécialiste français des logiciels de conception 3D Dassault Systèmes.

Evoquant l'exercice en cours devant la presse, M. Spiesshofer s'est dit optimiste, s'avouant "heureux de l'actuelle dynamique de croissance". L'Allemand n'a toutefois fourni aucun chiffre, alors que les signaux provenant des marchés restent mitigés et que le groupe doit aborder une phase de transformation.

La multinationale a en outre fait part d'un changement au sein de sa direction générale. A compter de juin prochain, Sylvia Hill succédera à Jean-Christophe Deslarzes à la tête des ressources humaines. Mme Hill a rejoint ABB en 1993, assumant depuis diverses responsabilités dans la gestion du personnel du groupe.

A la Bourse, l'action ABB a terminé en repli de 2,44% à 19,77 francs suisses dans un SMI en baisse de 0,25%.

vj/fr