Le président Xi Jinping a fait l'éloge des liens entre la Chine et la France, qu'il considère comme un modèle international, dimanche à son arrivée à Paris pour une rare visite dans un contexte de conflits commerciaux croissants avec l'UE.

Le président français Emmanuel Macron devrait exhorter M. Xi à réduire les déséquilibres commerciaux et à user de son influence auprès de la Russie au sujet de la guerre en Ukraine. Le président chinois doit rencontrer M. Macron et la commissaire européenne Ursula von der Leyen lundi.

M. Xi, qui a été accueilli à Paris par le Premier ministre Gabriel Attal, a déclaré dans un communiqué publié à son arrivée que les liens entre la Chine et la France étaient "un modèle pour la communauté internationale de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant entre des pays ayant des systèmes sociaux différents".

La France soutient une enquête de l'Union européenne sur les exportations chinoises de véhicules électriques et, en janvier, Pékin a ouvert une enquête sur des importations de brandy essentiellement fabriqués en France, une décision largement considérée comme une riposte aux enquêtes de l'Union européenne.

"Nous voulons obtenir la réciprocité des échanges et que les éléments de notre sécurité économique soient pris en compte", a déclaré M. Macron dans une interview accordée au journal français La Tribune avant la visite de deux jours de M. Xi, son premier voyage dans la région depuis cinq ans.

Les 27 membres de l'UE, en particulier la France et l'Allemagne, sont divisés quant à leur attitude à l'égard de la Chine.

Le chancelier allemand Olaf Scholz ne rejoindra pas M. Macron et M. Xi à Paris en raison d'engagements antérieurs, ont indiqué des sources.

"En Europe, nous ne sommes pas unanimes sur le sujet car certains acteurs voient encore la Chine comme un marché d'opportunités", a déclaré M. Macron, sans nommer de pays.

Ces divisions pourraient compromettre la capacité de l'UE à influencer le géant asiatique.

La France cherchera également à progresser dans l'ouverture du marché chinois à ses exportations agricoles et à résoudre les problèmes liés aux préoccupations de l'industrie cosmétique française en matière de droits de propriété intellectuelle, ont indiqué des responsables.

La Chine pourrait annoncer une commande d'environ 50 avions Airbus au cours de la visite de M. Xi, mais il n'est pas certain qu'il s'agisse d'un nouvel accord, ont déclaré des personnes au fait des négociations.

La France s'est efforcée de pousser la Chine à faire pression sur Moscou pour qu'elle mette fin à ses opérations en Ukraine, mais peu de progrès ont été réalisés, hormis la décision de M. Xi d'appeler le président Volodymyr Zelenskiy pour la première fois, peu après la visite de M. Macron à Pékin l'année dernière.

"Si les Chinois cherchent à approfondir leurs relations avec les partenaires européens, il est vraiment important qu'ils entendent notre point de vue et qu'ils commencent à le prendre au sérieux", a déclaré une source diplomatique française.

Mardi, M. Macron emmènera M. Xi dans les Pyrénées, une région montagneuse chère au président français puisqu'elle est le lieu de naissance de sa grand-mère maternelle, avant que M. Xi ne se rende en Serbie et en Hongrie, deux pays favorables à la Russie. (Reportage de John Irish, Michel Rose, Ingrid Melander, Sybille de La Hamaide, Noemie Olive, Tim Hepher ; Rédaction de Frances Kerry, Bernadette Baum et Alexander Smith)