La sortie définitive du secteur de l’énergie approche pour Alstom. Le groupe n’exerce plus d’activité opérationnelle dans ce domaine depuis la vente de ses actifs dédiés à General Electric en 2015. Mais il conservait des participations importantes, mais minoritaires, dans trois branches, les énergies renouvelables (Alliance Renewable), le réseau (Alliance Grid) et le nucléaire (Alliance Nuclear). Ce matin, les dirigeants ont annoncé leur intention d’exercer leurs options de vente en 2018, ce qui pourrait se traduire par une manne de 2,594 milliards d’euros lors de la réalisation de la cession, programmée pour le 2 octobre 2018. Les options seront formellement exercées entre le 4 et le 10 septembre 2018. Le groupe tire parti de la première fenêtre de tir prévue au contrat. La seconde était fixée à septembre 2019. 

Un processus encadré

Alstom possède 50% du capital moins une action à la fois dans Alliance Grid (Alstom Grid et FE Digital Energy) et dans Alliance Renewable (qui porte les actifs hydroélectriques et renouvelables). L’option de vente est libellée de façon identique pour les deux divisions, à savoir que GE s’engage à récupérer les titres détenus par Alstom à la demande de la société française si elle est formulée dans les créneaux prévus, à un prix calculé selon une formule liée aux résultats mais non inférieur au montant investi initialement par Alstom majoré de 3% par an depuis la date de réalisation de la cession. Alstom avait consacré 1,7 milliard d’euros à Alliance Grid et 0,6 milliard d’euros à Alliance Renewable. La situation est un peu différente sur Alliance Nuclear, dont le Français ne possède que 20% du capital moins une action après une mise de départ de 0,1 milliard d’euros. Une période incessibilité de cinq ans était prévue, sauf en cas de vente concomitante des deux autres branches, auquel cas GE dispose d’une option d’achat sans contrainte de temps. Dans les faits, l’Américain récupérera donc les trois participations. Le prix est conditionné par une formule liée aux résultats et ne peut être inférieur à la mise initiale d’Alstom majorée cette fois de 2%.

En additionnant les trois montants investis, le coût initial d’Alstom se chiffre grosso-modo à 2,4 milliards d’euros. Le montant de cession de 2,594 milliards d’euros lui est comme prévu supérieur. La valeur comptable des intérêts du groupe, telle que calculée au 31 décembre 2016 (le rapport 2017/2018 n’est pas encore sorti) représentait 1,395 milliard d’euros pour Alliance Grid, -317 millions d’euros pour Alliance Renewable et -40 millions d’euros pour Alliance Nuclear. Les trois branches étaient déficitaires en 2016.
 

Les implantations de GE Energy en France (source : site internet de GE France)

C’est une forme de retour au bercail pour la division énergie d’Alstom. Le groupe avait été constitué en 1989 par le rapprochement des activités dédiées de General Electric Company et Alcatel. Il s’appelait alors GEC-Alsthom. La société avait été introduite en bourse en 1998, permettant à ses deux actionnaires de sortir partiellement du capital.