PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse jeudi et Wall Street évoluait également dans le rouge à mi-parcours dans un contexte de prudence renforcée par l'attente de plusieurs indicateurs économiques et de décisions de banques centrales.

À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,09% à 7.008,23 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,22% et le Dax allemand 0,3%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,59%, le FTSEurofirst 300 0,14% et le Stoxx 600 0,08%.

Les indices, qui ont profité depuis le début de la semaine d'informations jugées rassurantes sur le variant Omicron du coronavirus, refluent avant la publication vendredi des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis et de plusieurs statistiques en Europe la semaine prochaine.

Une réunion du Federal Open Market Committee (FOMC) de la Réserve fédérale américaine (Fed) est prévue les 14 et 15 décembre, alors que les décisions de la Banque centrale européenne et de la Banque d'Angleterre sont attendues jeudi prochain et celle de la Banque du Japon le vendredi 17 décembre.

Les nouvelles restrictions sanitaires décidées ces dernières heures par plusieurs pays, de la Chine au Royaume-Uni en passant par le Danemark, ne favorisent pas non plus la prise de risque.

VALEURS EN EUROPE

Sur le plan sectoriel en Europe, l'énergie (-1,15%) a enregistré la plus forte baisse du Stoxx 600 en réaction au recul des cours du pétrole. À l'opposé, les compartiments défensifs, comme l'immobilier (+0,03%) et la santé (+0,6%) ou encore les utilities (+0,4%), ont résisté à la tendance baissière.

Veolia (+2,1%), plus forte hausse de l'indice parisien, a soutenu les services aux collectivités, continuant de profiter de l'annonce la veille d'un probable feu vert de l'UE au rachat de Suez.

EDF a reflué de 1,99%, une source ayant indiqué à Reuters que le gouvernement français réfléchissait à des mesures supplémentaires pour freiner l'impact de la forte hausse des prix de l'électricité.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, Vivendi (+0,35%) a précisé qu'il allait acquérir la participation du fonds Amber Capital dans Lagardère (+4,93%) dans les prochains jours pour porter sa part à 45,1%.

Toujours sur le CAC 40, Alstom a terminé en baisse de 1,47% malgré l'annonce d'un contrat de près de deux milliards de livres (2,3 milliards d'euros) remporté avec Hitachi dans le cadre du projet "High Speed Two" en Grande-Bretagne.

En Italie, UniCredit a bondi de 10,82% à la faveur de la présentation d'un plan statégique qui prévoit une croissance du bénéfice net de 10% par an en moyenne d'ici 2024 et d'importantes distributions aux actionnaires.

A Francfort, Deutsche Bank a abandonné 3,38% après un article du Wall Street Journal selon lequel la banque allemande pourrait avoir enfreint un accord aux Etats-Unis concernant les activités d'investissement durable de sa branche de gestion d'actifs.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule d'environ 0,1%, le Standard & Poor's 500 de 0,2% et le Nasdaq de 0,6%. Les indices américains sont dans le rouge après trois séances dans le vert, à la veille de la publication des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, ce qui amène les investisseurs à se montrer prudents.

Autre statistique: les inscriptions au chômage la semaine dernière aux Etats-Unis ont diminué plus que prévu, à 184.000, leur plus bas niveau depuis septembre 1969, signe que le marché du travail continue de se resserrer.

Aux valeurs, la tendance baissière est alimentée par les secteurs les plus sensibles à la conjoncture économique comme l'énergie (-1,15%), la finance (-0,34%) et les matériaux de base (-0,43%).

Uber abandonne plus de 2% après la présentation d'une proposition par la Commission européenne visant à donner aux personnes qui travaillent par l'intermédiaire de plates-formes numériques de meilleurs droits et avantages sociaux.

Gamestop, pour sa part, chute de 6%, le distributeur spécialisé dans les jeux vidéos ayant annoncé avoir reçu de la SEC, le gendarme boursier américain, une assignation à comparaître en août dans le cadre d'une enquête sur les transactions sur ses actions.

CHANGES

Sur le marché des changes, l'indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet face à un panier de devises de référence, s'apprécie de 0,46% à la faveur du reflux de l'appétit pour le risque et des ajustements de positions avant la réunion de la Fed.

L'euro, en repli de 0,51%, se traite à 1,1282 dollar.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est quasiment stable à 1,488%, tandis que celui des emprunts d'Etat européens ont fini en baisse: le taux du Bund allemand à dix ans s'est contracté de 3,8 points de base à -0,347% et son équivalent français de 4,2 points à 0,005%.

Selon plusieurs sources au fait des débats au sein de la BCE, le Conseil des gouverneurs de jeudi prochain pourrait décider d'une augmentation temporaire des achats d'obligations dans le cadre du programme APP, qui ne remettrait toutefois pas en cause la diminution globale des volumes d'achats liée à la fin du dispositif exceptionnel PEPP en mars.

PÉTROLE

Le marché du pétrole reste volatil: orienté à la hausse en début de journée, il était dans le rouge au moment de la clôture des Bourses en Europe. Certains investisseurs s'inquiétent des nouvelles mesures contre la pandémie de COVID-19 dans plusieurs pays importateurs de brut.

"La demande de pétrole ne devrait donc pas rester totalement épargnée, même si les conséquences ne seront probablement pas aussi graves que redouté initialement", estime Commerzbank.

Le Brent abandonne 1% à 75,06 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,81% à 71,54 dollars.

(Reportage Claude Chendjou, édité par Jean Terzian)

par Claude Chendjou