PARIS (awp/afp) - Les sociétés de journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC et des autres médias de NextRadioTV ont averti samedi que le second tour des municipales ne serait pas couvert dimanche, en raison de la grève contre un plan social, ce qui constitue pour eux un "crève-coeur".

"Nous, journalistes, nous devrions être présents dans des dizaines de villes, devant les QG de campagne, sur les plateaux, dans les rédactions, pour vous raconter, décrypter, vivre avec vous ce temps fort de la démocratie. C'est notre mission. Pourtant nous ne la remplirons pas", écrivent les SDJ de BFMTV, BFM Paris, BFM Buisness, RMC et les rédactions digitales de NextRadioTV, dans une tribune publiée sur le site du Journal du dimanche.

Cette grève représente "un crève-coeur en tant que journalistes et citoyens", et "c'est la première fois de l'histoire de notre groupe de médias créé il y a 20 ans, que nous ne traitons pas une actualité aussi forte", soulignent les SDJ, qui s'étaient réunies samedi après-midi devant le siège du groupe NextradioTV à Paris.

"Il y a eu un temps d'échange sur la grève, beaucoup de questions ont été posées sur notre métier de journaliste et le fait d'impacter nos contenus", a expliqué à l'AFP un membre de la SDJ.

"Les managers ont prévu un dispositif de couverture qui sera réadapté, avec notamment des pigistes et des CDD", selon cette source.

Les salariés des antennes de NextradioTV ont entamé mercredi une grève contre un plan d'économies prévoyant 500 suppressions de postes, soit le tiers des effectifs de cette filiale du groupe Altice. Après une suspension de 24 heures pour permettre des discussions entre syndicats et direction, qui se sont avérées infructueuses, ils se sont majoritairement prononcés jeudi pour la reprise du mouvement, jusqu'à lundi 09H00.

Les grévistes réclament notamment que la direction renonce à tout départ contraint et rejettent la suppression de la moitié des postes de pigistes et intermittents

Ce plan, "d'une violence inouïe" selon les SDJ, a été présenté le 19 mai "par mail aux salariés, quelques jours à peine après le début du déconfinement".

La direction, faisant valoir des "avancées fondamentales", avait appelé vendredi, dans un message interne consulté par l'AFP, "à la reprise du travail afin de permettre la poursuite de la négociation et d'éviter de dégrader les antennes".

Pour les dirigeants de la filiale d'Altice, "la reprise de la grève ne se justifie plus car les négociations étaient en cours et la direction a répondu aux revendications de vos représentants en s'engageant au-delà de celles-ci".

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