Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers reculent jeudi, les investisseurs ne se montrant pas totalement convaincus par les résultats d'entreprises publiés, tout en attendant la publication de la première estimation de la croissance américaine au premier trimestre.

En Europe, seule Londres sortait du lot avec une progression de 0,67%, portée par Anglo American et le secteur minier. En revanche vers 12H35 GMT, Paris perdait 0,81%, Francfort 0,63% et Milan 0,09%.

Les indices de Wall Street se dirigent vers une ouverture en repli selon leurs contrats à terme.

La Bourse de Tokyo aussi a reculé de 2,16%. Shanghai (+0,27%) et Hong Kong (+0,48%) ont quant à elles grappillé un peu de terrain.

La séance de jeudi est le point d'orgue de la semaine sur le plan des résultats d'entreprises. Après avoir publié ses comptes trimestriels mercredi soir, le géant Meta voit son action chuter de plus de 13% dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street.

La maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp a publié un bénéfice net supérieur aux prévisions des analystes mais a annoncé que ses investissements seront plus élevés que prévu cette année, à cause des besoins de l'intelligence artificielle (IA).

"Les investisseurs n'ont pas apprécié les prévisions de revenus plus faibles que prévu pour le trimestre en cours et encore moins l'annonce que l'entreprise dépensera plus d'argent pour améliorer ses capacités en matière d'intelligence artificielle", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

"Ailleurs, le sentiment du marché reste incertain après que les investisseurs ont été informés des résultats inégaux des entreprises du secteur bancaire avec Barclays PLC, Deutsche Bank AG et BNP Paribas", commente Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades.

Sur le plan macroéconomique, les marchés sont nerveux en attendant la publication de la croissance du PIB des Etats-Unis pour le premier trimestre. Un chiffre de croissance élevé pourrait "retarder les attentes d'une baisse des taux de la Réserve fédérale" (Fed) américaine, selon Ipek Ozkardeskaya.

BHP miné par une offre sur Anglo American

Le groupe minier britannique Anglo American a annoncé jeudi faire l'objet d'une proposition de rachat "non sollicitée" de son concurrent australien BHP, ce qui pourrait déboucher sur l'une des plus importantes transactions dans ce secteur depuis des années.

Le géant minier australien BHP a confirmé avoir formulé une offre "non contraignante" de rachat intégral de son rival britannique Anglo American valorisant ce dernier à 38,8 milliards de dollars.

L'action d'Anglo American bondissait de 12,97% à Londres, tandis que celle de BHP cédait 3,38%.

Ce mariage s'il se concrétise "créerait le plus gros producteur minier et de cuivre coté au monde", relève Neil Wilson, analyste chez Finalto. "N'ayons pas peur de le dire: c'est monstrueux", ajoute-t-il.

Les banques au tableau

Plusieurs groupes bancaires européens ont publié leurs résultats jeudi.

A Madrid, Banco de Sabadell grimpait de près de 12% après avoir relevé ses prévisions pour 2024. A Londres, Barclays a dépassé les attentes des analystes au premier trimestre et progressait de 5,03%.

En revanche à Paris, BNP Paribas a vu son résultat net reculer, son action perdait 1,02%.

A Francfort, Deutsche Bank a signé son meilleur bénéfice net (1,28 milliard d'euros au premier trimestre) depuis 2013, et progressait de 0,39%.

Chute inexorable du yen

Le yen lui, tombait de 0,16% à 155,61 yens pour un dollar vers 10H30 GMT, après être tombé à un nouveau plus bas face au billet vert depuis juin 1990, à 155,74 yens. La Banque du Japon se réunit vendredi.

L'euro était en hausse de 0,27% à 1,0728 dollar.

Les prix du pétrole se stabilisaient jeudi après des données mitigées sur les stocks américains: vers 10H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, valait 88,07 dollars (+0,06%) et celui de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois s'échangeait 82,84 dollars (+0,04%).

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt des Etats-Unis à dix ans s'établissait à 4,64%, stable par rapport à la veille.

Le bitcoin perdait 0,81% à 63'529 dollars.

afp/jh