Dans une plainte déposée mercredi, le département américain de la Justice estime que l'acquisition, chiffrée à 39 milliards de dollars (27 milliards d'euros) sera négative pour les consommateurs et tirera les prix à la hausse.

"À moins que cette fusion soit bloquée, la concurrence et l'innovation seront réduites, et les consommateurs en souffriront", a déclaré Sharis Pozen, à la tête de la division antitrust du département de la Justice.

L'action Deutsche Telekom a terminé la séance en baisse de 7,64% à 8,8 euros, alors que le Dax allemand, indice phare de la Bourse de Francfort, a gagné 2,5%.

A Wall Street, le titre AT&T dévissait de 4,5%.

L'avocat d'AT&T a qualifié d'inattendue l'initiative du département de la Justice et a fait savoir que le groupe la combattrait devant les tribunaux.

Deutsche Telekom a déclaré qu'il ferait cause commune avec AT&T, estimant que ces derniers événements n'impliquaient en rien la fin de la transaction.

L'opérateur allemand prend également acte du fait que le département de la Justice est disposé à discuter d'éventuelles concessions pour résoudre les problèmes de concurrence.

Un échec du rachat de T-Mobile viendrait contrarier les projets d'expansion d'AT&T et lui coûterait cher, le groupe s'étant engagé à verser en cas de rupture de contrat une indemnité évaluée autour de 6 milliards de dollars, comprenant 3 milliards en numéraire, des fréquences et un accord sur l'itinérance avec T-Mobile.

Des concurrents d'AT&T, dont Sprint Nextel et Leap Wireless, ont déjà exprimé leur opposition à ce rachat, soulignant qu'il concentrerait 80% de la clientèle américaine de téléphonie mobile dans seulement deux opérateurs, AT&T/T-Mobile et Verizon Wireless.

La Commission fédérale des communications (FCC), habilitée avec le département de la Justice à valider ou non la transaction, a elle aussi exprimé mercredi son inquiétude quant à l'impact d'une telle fusion sur la concurrence.

Natalie Huet pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat