Paris (awp/afp) - Le groupe informatique français Atos a confirmé jeudi avoir "approché" la société de services américaine DXC Technology en vue d'une "transaction amicale potentielle", ce qui faisait plonger son titre de plus de 11% à la Bourse de Paris.

Atos "confirme avoir approché DXC Technology concernant une transaction amicale potentielle entre les deux groupes afin de créer un leader des services digitaux", a indiqué la société dans un communiqué.

"Il n'existe aucune certitude que cette approche débouchera sur un accord ou une transaction", poursuit l'entreprise.

Peu après 16H00, l'action s'écroulait de 11,88% à 66,30 euros.

"Ce serait une surprise -et pas une bonne- si ce mouvement se confirmait car cela empêcherait Atos de développer son activité de sécurité en la substituant à des acquisitions ciblées et coûteuses", estiment les analystes d'AlphaValue.

DXC Technology est né en 2017 de la fusion des services aux entreprises de Hewlett Packard Enterprise (HPE) et de la société CSC. La société américaine, cotée à New York, bondissait de plus de 10% à 29,29 dollars à la suite de cette annonce.

En 2020 pour la troisième année de suite, elle a perdu près d'un tiers de sa valorisation.

Nombreuses acquisitions ___

Les analystes financiers ont longtemps reproché à Atos d'avoir une croissance très portée par les acquisitions et non par la progression organique de ses ventes.

Cette politique s'est confirmée en 2020. Fin octobre, Atos avait simultanément annoncé le rachat de trois entreprises de conseil informatique, Edifixio, SEC Consult et Eagle Creek.

En juin, le groupe avait annoncé mettre la main sur le spécialiste américain de détection de menace informatique Paladion (850 salariés), et sur Alia Consulting en France (70 consultants), spécialiste notamment des applications du logiciel allemand de gestion SAP dans le secteur de l'énergie.

L'entreprise est donc régulièrement l'objet de rumeurs de marché sur des acquisitions potentielles. En novembre, la principale organisation syndicale d'Orange avait annoncé vouloir plaider pour un rachat d'Atos lors d'un conseil d'administration, forçant Orange à démentir dans la foulée "tout projet d'acquisition".

L'entreprise a aussi connu des échecs. Elle n'avait par exemple pas réussi à racheter le fabricant de cartes à puces Gemalto, qui avait finalement été acquis par Thales début 2019.

Lors de la présentation des résultats du troisième trimestre, l'entreprise avait réitéré ses prévisions d'une baisse du chiffre d'affaires entre 2 et 4% pour l'exercice financier en cours.

En 2019, Atos a réalisé un chiffre d'affaires de 11,6 milliards d'euros, pour une capitalisation boursière d'environ 8 milliards d'euros.

Contacté par l'AFP, Atos s'est refusé à tout commentaire.

afp/rp