PARIS (Reuters) - Le groupe français de conseil en informatique et son concurrent américain DXC Technology ont annoncé mardi avoir décidé de mettre fin à leurs discussions en vue d'une éventuelle transaction.

Citant des sources au fait du dossier, Reuters a rapporté le mois dernier qu'Atos avait fait une proposition d'achat à DXC Technology le valorisant à plus de 10 milliards de dollars (8,28 milliards d'euros), ce qui aurait donné lieu à la plus importante acquisition jamais effectuée par le groupe français.

Atos avait ensuite confirmé avoir approché DXC Technology concernant une transaction amicale, ce qui s'était traduit par une baisse de 13,05% de son action en Bourse de Paris.

DXC Technology a déclaré mardi que l'offre avait été jugée insuffisante et que les deux entreprises étaient convenues de ne pas mener de discussions supplémentaires.

"Après avoir partagé certaines informations de haut niveau afin d'aider Atos à comprendre pourquoi le conseil d'administration estime que la proposition sous-évalue DXC, Atos et DXC ont accepté aujourd'hui de mettre fin à des discussions supplémentaires", écrit le spécialiste américain des services du numérique.

Dans un communiqué distinct, Atos a annoncé de son côté que son conseil d'administration avait décidé à l'unanimité de ne pas poursuivre une éventuelle transaction avec DXC.

En Bourse, Atos gagne 2,69% à 67,14 euros à 11h21 après avoir grimpé jusqu'à 7,4% en début d'échanges, les investisseurs ayant accueilli favorablement l'abandon d'une éventuelle opération.

Les analystes de Citi estiment que la fin des discussions entre les deux groupes devrait soulager le marché, inquiet notamment des implications financières pour Atos d'un rapprochement avec DXC.

"Nous prévoyons toutefois une baisse de confiance dans la stratégie du groupe français parmi les investisseurs, ce qui menace le cours d'Atos à court terme", ajoute la banque américaine.

Les analystes ajoutent dans leur note qu'ils ne s'attendent pas à ce que le titre efface totalement les pertes subies depuis la confirmation de l'approche de DXC Technology.

DXC, né en 2017 de la scission des activités de services aux entreprises de Hewlett Packard Enterprise, fait face à une dette croissante et son directeur général Mike Salvino a annoncé un examen stratégique des actifs jugés non essentiels.

De son côté, Atos a multiplié ces derniers mois les opérations de rachat dans les secteurs tels que la cybersécurité, l'intelligence artificielle et le conseil numérique.

Un rachat de DXC lui aurait permis de renforcer sa présence aux Etats-Unis, en lui donnant accès à un large éventail de clients et de produits, notamment des applications d'analyse et de "cloud" et des services d'externalisation informatique.

(Bureau de Paris, avec Rama Venkat à Bangalore, version française Claude Chendjou et Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault et Jean-Michel Bélot)