Paris (awp/afp) - Moins de six mois après son arrivée à la tête d'Atos, Rodolphe Belmer a annoncé mardi matin qu'il allait quitter le géant informatique français en difficulté. Le groupe, qui compte 111'000 salariés, envisage désormais une scission de ses activités pour se redresser.

La scission en deux entités cotées devrait intervenir d'ici fin 2023, a annoncé le groupe mardi en présentant son plan stratégique. M. Belmer, ancien directeur général d'Eutelsat, était arrivé en janvier avec pour mission de redresser le groupe confronté à une forte baisse de son chiffre d'affaires et à une chute de sa valeur.

Il veut désormais "accompagner au mieux les premiers pas de la séparation", puis laisser la main "au plus tard le 5 septembre" aux dirigeants des deux entités qui ont déjà été nommés, a-t-il indiqué lors d'une conférence avec des journalistes. Selon des sources de presse, les débats ont été vifs au sein du conseil d'administration d'Atos sur les moyens de redresser le groupe, et notamment entre le président du conseil d'administration, Bertrand Meunier, et Rodolphe Belmer, avant que la stratégie présentée mardi matin ne finisse par être arrêtée.

"La stratégie est une décision souveraine du conseil d'administration" et le directeur général est là "pour l'appliquer", a sombrement indiqué Rodolphe Belmer devant les journalistes qui l'interrogeaient sur ces divergences. Le chiffre d'affaires d'Atos a reculé de 2,5% en 2021, et le groupe a perdu les trois quarts de sa valeur en Bourse depuis le début de 2021.

"Atos étudie une possible séparation en deux sociétés cotées pour libérer son potentiel de création de valeur et déployer un ambitieux plan de transformation", a indiqué le groupe dans un communiqué publié mardi, avant une journée investisseurs où le groupe doit présenter son plan devant les analystes financiers.

La première société, fondée sur les métiers historiques d'Atos en perte de vitesse, conservera le nom d'Atos et sera présente "sur les services d'infogérance, les espaces de travail numériques (Digital Workplace) et les services professionnels". Elle bénéficiera d'un "ambitieux plan" de financement de "1,1 milliard d'euros pour accélérer sa croissance rentable", selon le communiqué du groupe.

La société qui va subir un "redressement complet" sera dirigée par Nourdine Bihmane. La deuxième société, Evidian, regroupera les activités à forte croissance du groupe (conseil en numérisation, cybersécurité, serveurs haute performance et supercalculateurs...), et sera dirigée par Philippe Oliva.

afp/vj