PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont ouvert lundi dans un climat de marché toujours plombé par la résurgence de la pandémie de coronavirus, qui fait craindre un ralentissement de la reprise économique.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,87% à 4.866,8 points vers 08h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 2,28%, pénalisé par la chute de SAP qui a abaissé ses prévisions annuelles, et à Londres, le FTSE abandonne 0,63%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 1,67%, le FTSEurofirst 300 de 1,07% et le Stoxx 600 de 0,85%.

Les Etats-Unis ont comptabilisé samedi, pour un deuxième jour consécutif, un pic du nombre de contaminations par le coronavirus et l'épidémie a également battu un record en France dimanche avec plus de 52.000 nouveaux cas en 24 heures.

Dimanche, l'Italie a avancé la fermeture des bars et des restaurants à 18 heures et ordonné la fermeture des salles de sports publiques, piscines et cinémas tandis que l'Espagne imposait un couvre-feu nocturne dans le cadre d'un nouvel état d'urgence.

La semaine qui commence sera marquée par les réunions de politique monétaire de la Banque du Japon, de la Banque du Canada et de la Banque centrale européenne (BCE), par la première estimation de la croissance américaine et européenne pour le troisième trimestre ainsi que par une accélération des publications de résultats des sociétés cotées en Europe et aux Etats-Unis avec notamment les géants technologiques de Wall Street.

"Les marchés surveilleront avec attention le discours de la présidente de la BCE Christine Lagarde concernant les objectifs d'inflation et les perspectives économiques de la zone. La BCE ne devrait pas accentuer sa politique monétaire accommodante ("dovish") pour le moment mais devrait se montrer prête à soutenir davantage si besoin", a déclaré Vincent Boy chez IG France.

"Sur le plan des statistiques économiques, le PIB américain est attendu en hausse de 31,9%, après la chute importante constatée au T2. Malgré ce rebond, la croissance du PIB resterait encore négative de 4% par rapport à la fin de l'année dernière", a ajouté l'analyste.

En attendant, les investisseurs prendront connaissance de l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne attendu à 09h00 GMT.

VALEURS

Dans les premiers échanges boursiers, le secteur de la technologie (-4,9%) accuse la plus forte baisse en Europe, pénalisé par le plongeon de 16,65% de SAP qui a abaissé ses prévisions annuelles et a abandonné sa prévision d'une croissance régulière de son bénéfice à moyen terme sur fond de crise sanitaire.

Dans le sillage du spécialiste allemand des logiciels professionnels, Capgemini perd 2,60% et Atos 2,15%.

La plus forte baisse du CAC 40 revient à TechnipFMC (-3,54%), plombé par le recul des cours du brut. L'indice Stoxx de l'énergie abandonne 1,51%.

Europcar abandonne 1,75%, le loueur de voitures en difficulté ayant fait état avant l'ouverture d'un chiffre d'affaires trimestriel divisé de moitié et dit ne plus pouvoir formuler d'objectifs financiers annuels.

A contre-courant, Ipsen prend 2,19%, porté par un relèvement de recommandation de Barclays.

AstraZeneca grappille 0,5% grâce à une information du Financial Times qui fait état de résultats préliminaires encourageants sur un vaccin anti-COVID-19 et à la reprise des essais cliniques menés aux Etats-Unis.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les indices de Wall Street suggèrent une ouverture en baisse d'au moins 0,8% après la séance sans tendance de vendredi lors de laquelle les prises d'initiatives ont été limitées par l'absence d'avancées dans les négociations sur le plan de relance et l'approche de l'élection présidentielle du 3 novembre.

La tendance a aussi été pénalisée par la chute de plus de 10% d'Intel après la publication d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes dans son activité de centres de données.

Le Dow Jones a cédé 0,1% à 28.335,57 points. Le S&P-500, plus large, a pris 0,34% à 3.465,39 points et le Nasdaq Composite a avancé de 0,37% à 11.548,28 points.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow Jones a perdu 0,9%, le S&P 500 0,5% et le Nasdaq 1,1%.

EN ASIE

La Bourse du Japon a fini sans changement, les investisseurs se gardant de prendre des risques à cause des incertitudes sanitaires et de l'approche d'une série de publications de résultats d'entreprises. L'indice Nikkei a cédé 0,09%.

En Chine, les places boursières ont reculé alors que s'est ouvert ce lundi le plénum du comité central du Parti communiste chinois qui fixera les objectifs économique du pays de 2021 à 2025.

L'indice SSE Composite de Shanghai a perdu 0,82% et le CSI300 des grandes capitalisations de Chine continentale 0,58%.

CHANGES/TAUX

Le dollar prend 0,25% face aux autres grandes monnaies internationales, soutenu par le regain d'aversion au risque en lien avec la recrudescence des cas de COVID-19 aux Etats-Unis et en Europe et l'absence de progrès sur le plan de relance américain dont les négociations traînent en longueur depuis des mois.

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a déclaré dimanche que l'administration Trump examinait la dernière proposition du nouveau programme d'aide et qu'elle attendait une réponse ce lundi, ajoutant être toujours optimiste quant à la possibilité de parvenir à un accord.

L'euro se traite autour de 1,182 dollar, en baisse de près de 0,34%.

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans perd trois points de base, à 0,8077%. Son équivalent allemand est aussi en repli dans les premiers échanges, à -0,581%.

Le taux du BTP à dix ans recule de sept points de base, à 0,696%, après le relèvement inattendu de la perspective sur la note de crédit de l'Italie à "stable" par l'agence de notation S&P.

PÉTROLE

Les cours du pétrole chutent de près de 3% en raison des inquiétudes sur la demande et de la perspective d'une augmentation de la production libyenne.

Le contrat sur le baril de Brent lâche 2,73% à 40,63 dollars et celui sur le brut léger américain (West Texas Intermediate/WTI) perd 2,91% à 38,69 dollars.

La semaine dernière, le Brent a perdu 2,7% et le brut américain 2,5%.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga