New York (awp/afp) - Les actions ont accusé un nouveau repli lundi et la détermination à lutter contre l'inflation affichée vendredi par le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell poussait les taux obligataires vers le haut.

Les places boursières ont poursuivi le repli entamé vendredi. Paris a perdu 0,83%, Francfort 0,61% et Milan 0,24%, également soucieuses de l'évolution des prix de l'énergie. A Zurich, le SMI a cédé 0,42%.

La Bourse de Londres était fermée pour cause de jour férié au Royaume-Uni.

A la Bourse de New York, le Dow Jones a perdu 0,57%, le Nasdaq 1,02% et le S&P 500 0,67%.

Sans actualité ou indicateur majeur lundi, les investisseurs ont continué de réagir au discours de Jerome Powell, qui a confirmé vendredi que la banque centrale américaine allait "vigoureusement user de ses outils" pour juguler l'inflation.

Pour l'analyste d'Oanda Edward Moya, Jerome "Powell a envoyé un message court et direct indiquant qu'il n'y aurait pas de pivot de la Fed" vers une politique monétaire moins stricte de sitôt, ce que certains investisseurs espéraient.

En conséquence, les investisseurs évitent les prises de risque, estime Gilles Moëc, chef économiste d'AXA Investment Managers.

Sur le marché de la dette, le taux d'intérêt pour l'emprunt à deux ans américain, le plus sensible à la politique à court terme de la Fed, a atteint un plus haut depuis 2007, avant de légèrement redescendre à 3,42% vers 20H30 GMT. Il était encore nettement plus élevé que le rendement de l'emprunt à dix ans (3,11%), signe vu comme annonciateur d'une récession.

Plusieurs membres de la Banque centrale européenne (BCE) ont donné le même son de cloche que la Fed lors du symposium de Jackson Hole, ce qui tirait les rendements obligataires souverains européens vers le haut et galvanisait l'euro.

Les taux d'intérêt allemands progressaient eux aussi fortement, pour atteindre 1,06% sur le deux ans et 1,49% sur le dix ans.

Après un bref passage au-dessus du dollar, la monnaie unique européenne s'échangeait 0,9998 dollar pour un euro, en hausse de 0,32% par rapport à la clôture de vendredi.

Après une nette baisse vendredi, le bitcoin revenait au-dessus des 20.000 dollars (20.142 dollars vers 20H30 GMT), en hausse de 0,79%.

Du côté de l'énergie ___

Les prix du pétrole ont nettement avancé dans un contexte de craintes concernant l'offre d'hydrocarbures.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a gagné 4,05%, pour finir à 105,09 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en octobre, il a pris 4,24%, à 97,01 dollars.

Les marchés du gaz et de l'électricité en Europe se détendaient quant à eux, après des informations positives sur le remplissage des réserves de gaz de l'Allemagne pour l'hiver, selon l'agence Bloomberg, et des annonces de l'Union européenne.

Cette dernière prépare "une intervention d'urgence et une réforme structurelle du marché de l'électricité", dont les règles sont mises en cause devant l'envolée actuelle des prix, et les ministres de l'Énergie des 27 pays tiendront des discussions d'urgence le 9 septembre.

Le prix du gaz naturel européen est revenu à 267 euros le mégawattheure sur le marché de référence du TTF néerlandais après avoir clos à 307,50 euros vendredi.

Le prix de gros de l'électricité pour 2023 en Allemagne baissait de 29%.

Le géant allemand de l'énergie Uniper a de son côté progressé de 2,95% après avoir demandé une nouvelle aide au gouvernement.

SAS replonge ___

Le titre de la compagnie aérienne suédoise SAS a reculé de 13,81%. Un analyste de DNB Markets a averti dans une note citée par l'agence Bloomberg que le placement, depuis juillet, de l'entreprise sous le régime de protection de la loi américaine sur les faillites, ne devrait pas permettre de remettre ses actions, qui ont perdu 55% depuis le début de l'année, sur de bons rails.

afp/rp