par Guillermo Parra-Bernal et Asher Levine

SAO PAULO, 12 septembre (Reuters) - BM&FBovespa SA , l'opérateur de la Bourse de São Paulo, a décidé de modifier la méthodologie de calcul de son indice phare Ibovespa pour mieux refléter les réalités économiques de la première puissance économique d'Amérique latine.

La réforme, la première depuis la création de l'indice en 1968, pondérera les valeurs en fonction de la capitalisation boursière de leur flottant - la part de leur capital échangeable en Bourse - et de leur liquidité. Cette dernière sera calculée en fonction de la valeur totale des titres échangés et du nombre de transactions.

La mouture actuelle donne la priorité au volume moyen quotidien de transactions.

Les changements, appelés à entrer en vigueur en deux phases pour être effectifs en mai 2014, devraient favoriser les entreprises à forte capitalisation boursière dans les secteurs de l'électricité, de l'éducation, des mines, de la banque et des produits de grande consommation, estiment les analystes. Les compagnies aériennes, promoteurs immobiliers et sidérurgistes verraient en revanche leur poids dans l'indice diminuer.

Les investisseurs, étrangers et brésiliens, réclamaient depuis des années un changement du mode de calcul de l'indice en estimant qu'il exagérait le poids des gros exportateurs de matières premières, qui ont sous-performé ces deux dernières années par rapport aux valeurs liées à la consommation intérieure. Ces appels se sont faits plus pressants encore ces derniers mois avec l'effondrement en Bourse du groupe pétrolier OGX Petróleo e Gas Participações, contrôlé par le magnat en difficulté Eike Batista.

OGX, l'une des cinq principales valeurs du Bovespa depuis la fin 2011, a vu sa valeur fondre de 91% cette année pour descendre sous un réal, contribuant pour partie à la baisse de 12% de l'indice Bovespa depuis le 1er janvier.

REFLÉTER L'ESSOR DES CLASSES MOYENNES

L'adoption d'une pondération en rapport avec le flottant "est positive et devrait corriger la plupart des distorsions", a déclaré Felipe Hirai, stratège pour le marché boursier brésilien chez Bank of America Merrill Lynch.

Edemir Pinto, le directeur général de BM&FBovespa, a assuré que la réforme était à l'étude depuis de longues années et n'avait pas été dictée par la baisse du cours des entreprises de la galaxie de Grupo EBX.

"Les changements étaient envisagés depuis longtemps, ils ne répondent pas à des situations à court terme", a assuré Edemir Pinto jeudi en présentant la réforme à São Paulo.

Elle vise, a-t-il dit, à mieux refléter la réalité de l'économie brésilienne, numéro deux des pays émergents derrière la Chine.

Au cours de la dernière décennie, plus de 40 millions de Brésiliens ont rejoint la classe moyenne, alimentant une croissance du secteur des services qui a réduit l'influence des grands groupes miniers et industriels. (Véronique Tison pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : BM&F Bovespa SA, OGX Petroleo e Gas Participacoes SA