TOKYO, 26 mars (Reuters) - Le gouvernement japonais a assoupli mardi les restrictions sur les exportations d'équipements militaires, opérant un deuxième changement en la matière en moins de quatre mois, une décision destinée à permettre de vendre à l'étranger l'avion de chasse de pointe en développement avec la Grande-Bretagne et l'Italie.

Cet assouplissement concerne uniquement les exportations du futur chasseur approuvées par le gouvernement et se limitera aux pays - actuellement au nombre de 15 - disposant d'accords pour le transfert d'équipements de défense avec Tokyo dans le cadre desquels ils s'engagent à trouver une issue pacifique à tout conflit, dans le respect de la Charte des Nations unies.

Le gouvernement a précisé qu'aucune livraison vers des pays impliqués dans des conflits ne serait autorisée.

Si la portée de cette mesure est limitée, il s'agit tout de même du plus important virage effectué depuis une décennie par le Japon dans sa politique d'exportation de matériel militaire.

Tokyo lève ainsi un potentiel obstacle au programme d'avion de chasse développé avec Londres et Rome.

La question a donné lieu à des mois de querelle politique entre le Parti libéral-démocrate au pouvoir et son partenaire au sein de la coalition gouvernementale, le Parti de la justice et de l'intégrité.

Dans le cadre du Programme aérien de combat mondial (GCAP), destiné à déployer d'ici 2035 un avion de chasse de pointe, le Japon, la Grande-Bretagne et l'Italie ont mis sur pied l'an dernier une organisation industrielle conjointe menée par le britannique BAE Systems, le japonais Mitsubishi Heavy Industries et l'italien Leonardo.

De quelconques restrictions de Tokyo sur les ventes à l'étranger et sur les volumes de production auraient pu rendre le futur appareil financièrement inabordable, avec des coûts de développement extrêmement élevés pour une flotte réduite.

Fin décembre, le gouvernement japonais avait déjà annoncé revoir ses restrictions sur les exportations militaires pour pouvoir livrer des missiles de défense Patriot aux Etats-Unis. (Tim Kelly; version française Jean Terzian)

par Tim Kelly