Les bénéfices de sa principale division, la banque de détail et d'entreprise, ont progressé de 32% avec la hausse des revenus et la baisse du coût du crédit. BofA a par exemple émis plus d'un million de cartes de crédit au cours des trois derniers mois, le chiffre le plus élevé depuis 2008, et près des deux tiers de ces émissions ont concerné des clients existants.

"Nous avons l'impression qu'une part importante du travail que nous avons fourni sur ce segment a payé", a déclaré le directeur financier, Bruce Thompson, lors d'une téléconférence.

Pour améliorer les résultats de ses activités de banque de détail et de courtage après le rachat de Merrill Lynch pendant la crise financière, Bank of America cherche en effet à augmenter le nombre de produits vendus à ses clients existants.

Parmi les points faibles des résultats du troisième trimestre figurent des dépenses supérieures aux estimations des analystes et la faiblesse relative de trois des cinq grandes divisions du groupe.

En excluant l'impact de la variation de la valeur de la dette du groupe, le produit net bancaire trimestriel a reculé de 1,5% à 22,19 milliards de dollars.

BofA, la deuxième banque américaine, a également fait état d'une chute de 71% des revenus du crédit immobilier, conséquence de la remontée des taux d'intérêt, qui a freiné les refinancements de prêts. Si ce facteur a touché plusieurs des concurrents de Bank of America, cette dernière semble particulièrement touchée.

Le groupe a distribué 22,6 milliards de dollars de nouveaux prêts immobiliers sur juillet-septembre, soit 11% de moins que sur avril-juin. Et Brian Moynihan, le directeur général, a déclaré lors d'une téléconférence s'attendre à une nouvelle baisse au quatrième trimestre.

STABILISATION EN VUE DES PERTES SUR CRÉDIT

"Ce ne sera jamais une activité énorme pour cette entreprise", a-t-il dit à propos du crédit immobilier, en raison de la concurrence et de l'étroitesse des marges.

Bank of America a racheté en 2008 Countrywide Financial, l'un des principaux courtiers en crédit immobilier des Etats-Unis, une acquisition désastreuse qui lui a coûté quelque 40 milliards de dollars depuis en charges financières et coûts juridiques.

Sur les trois mois à fin septembre, le groupe a dégagé un résultat attribuable aux actionnaires de 2,22 milliards de dollars (1,64 milliard d'euros), soit 20 cents par action, alors que le consensus Thomson Reuters I/B/E/S était de 18 cents.

Il y a un an, la banque avait subi une perte de 33 millions de dollars, en raison d'ajustements comptables, de dépenses liées à des litiges juridiques et de charges fiscales.

Les derniers résultats ont bénéficié de l'évolution favorable de la qualité du portefeuille de prêts: les dépréciations ont été ramenées à 1,69 milliard de dollars, contre 4,12 milliards un an plus tôt. Bruce Thompson a déclaré que ce poste devrait encore reculer au quatrième trimestre et se stabiliser l'an prochain autour de 1,5 milliard par trimestre.

Les provisions pour créances douteuses, elles, ont chuté de 83% à 296 millions de dollars.

La cession du reliquat de sa participation dans China Construction Bank pour 1,47 milliard de dollars en septembre a contribué à ses bénéfices à hauteur de 750 millions de dollars avant impôts.

A la Bourse de New York, l'action Bank of America prenait 2,27% vers 16h55 GMT, à 14,5630 dollars. Le titre avait auparavant gagné 23% depuis le début de l'année, une performance proche de celle de l'indice sectoriel KBW.

Avec Anil D'Silva à Bangalore, Benoit Van Overstraeten, Nicolas Delame et Marc Angrand pour le service français

par Peter Rudegeair

Valeurs citées dans l'article : China Construction Bank Corporation, KBW