Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,26% jeudi, restant sur la défensive en observant l'évolution des tensions en Ukraine.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 18,16 points à 6.946,82 points. La veille il avait reculé de 0,21%.

La cote Parisienne a tenté un rebond au-dessus des 7.000 points en début de séance, portée par les résultats d'entreprises, comme Kering ou Carrefour, mais s'est vite tassée. Elle a basculé dans le rouge dans l'après-midi, alors que de nouvelles déclarations ont montré les tensions entre les Etats-Unis et la Russie.

Les observateurs suivent avec attention ces rebondissements. "Depuis la seconde Guerre Mondiale, les chocs géopolitiques ont plus d'impacts pour la société que pour le marché, sauf quand des matières premières sont en jeu", comme ce fut le cas pour le Koweit en 1992, où la Russie aujourd'hui, explique Frédéric Rollin, conseiller en investissement chez Pictet.

"Le prix du pétrole est déjà haut. Une nouvelle remontée serait dangereuse, avec le risque d'une récession, d'autant plus que la Réserve fédérale américaine fait un virage abrupt", vers un resserrement monétaire, afin de lutter contre l'inflation, détaille-t-il.

Washington a très nettement haussé le ton jeudi et a assuré que la Russie continuait de renforcer son dispositif militaire près de la frontière ukrainienne. Moscou avait promis mardi un retrait partiel de ses troupes, ce qui avait permis au marché de rebondir après d'importantes pertes lundi.

La Russie pour sa part a une nouvelle fois nié jeudi avoir le projet d'envahir l'Ukraine, mais elle a dans le même temps estimé qu'elle serait "forcée de réagir", y compris de manière militaire, si les Etats-Unis rejetaient ses exigences sécuritaires et diplomatiques, parmi lesquelles un retrait des forces américaines d'Europe centrale et orientale et des Etats baltes.

Or la plupart de ces exigences ont déjà été jugées inacceptables par Washington.

Signe du climat de prudence, les investisseurs ont préféré se tourner vers des valeurs refuge comme les emprunts d'Etat ou l'or, qui a atteint son plus haut niveau en six mois.

Kering brille

L'action Kering s'est envolée 4,95% à 663,90 euros après avoir dépassé en 2021 ses ventes d'avant pandémie et affiché un bénéfice également supérieur à celui de 2019. Le groupe s'est dit "confiant" pour l'année à venir "et au-delà".

Carrefour affiche sa solidité

Alors que l'hypothèse d'un rapprochement avec Auchan continue d'agiter les spécialistes du secteur de la grande distribution, Carrefour a affiché sa sérénité mercredi avec des résultats solides pour l'année 2021, et annoncé 750 millions d'euros pour des rachats d'actions. L'action a bondi de 4,83% à 18,02 euros.

Air-France-KLM veut une nouvelle recapitalisation

La compagnie aérienne a réalisé un meilleur quatrième trimestre que prévu, mais a perdu 3,3 milliards d'euros en 2021, plombée par le Covid. Elle s'est dit prête à lancer une nouvelle opération de recapitalisation, la seconde après celle d'avril 2021, et pouvant atteindre elle aussi jusqu'à 4 milliards d'euros. L'action a plongé de 7,63% à 4,13 euros.

Des records pour Schneider Electric et Airbus

Schneider Electric (+0,45% à 146,40 euros) et Airbus (-1,32% à 116,32 euros) ont tous les deux publié des résultats record en 2021, avec un bénéfice net respectivement de 3,2 milliards d'euros et de 4,2 milliards d'euros.

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