Paris (awp/afp) - Rallye, maison mère du groupe de distribution à la situation financière précaire Casino, a obtenu du tribunal de Commerce de Paris l'ouverture d'une procédure amiable, dite de "mandat ad hoc", pour tenter de renégocier son important endettement avec ses créanciers, a annoncé l'entreprise mardi dans un communiqué.

Les autres sociétés par lesquelles le PDG de Casino Jean-Charles Naouri détient le contrôle du groupe d'origine stéphanoise, à savoir Foncière Euris, Finatis et Euris, sont également concernées par cette procédure décidée "pour une durée initiale de trois mois (renouvelable)". Elles avaient fait l'objet d'un plan de sauvegarde en 2019.

La cotation de Rallye en Bourse, suspendue depuis lundi, doit reprendre mercredi.

Rallye justifie cette décision par le fait que Casino ait indiqué la veille étudier la possibilité d'ouvrir une procédure de conciliation avec ses créanciers.

Rallye craint qu'une procédure de conciliation de Casino puisse faire tomber dans l'escarcelle de "certains créanciers" de Rallye, "dont Fimalac" - déjà troisième actionnaire de Casino et propriété du milliardaire français Marc Ladreit de Lacharrière - des titres de Casino qui servaient de garantie sur une partie de la dette de la maison mère.

Au total, 11,7% du capital de Casino sert en quelque sorte de garantie aux créances de Rallye.

Lundi, Casino a annoncé que le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky avait proposé une augmentation de capital de Casino à hauteur de 750 millions d'euros pour lui, 150 millions d'euros pour Fimalac, 200 millions d'euros à la discrétion des autres actionnaires.

Cela entraînerait la perte de contrôle de Casino par Jean-Charles Naouri mais permettrait de "renforcer significativement les fonds propres de Casino pour faire face" aux échéances de remboursement de dettes, expliquait lundi une source proche du dossier.

Casino a répondu qu'il allait "analyser la proposition (...) au cours des prochaines semaines".

Actionnaire de Casino depuis fin 2019, Daniel Kretinsky détient aujourd'hui 10% du capital de l'entreprise, ce qui en fait le deuxième actionnaire derrière les sociétés de Jean-Charles Naouri, PDG du groupe de distribution depuis 2005.

Casino est en outre en négociations avec le groupe Teract, dont l'actionnaire majoritaire est le géant de l'agro-industrie InVivo, en vue de former un "leader français de la distribution responsable et durable", proche du concept de l'enseigne Grand Frais.

Ils espèrent conclure un accord d'ici la fin du second trimestre 2023 et Casino a annoncé lundi que le groupement Intermarché, 3e acteur de la distribution en France et partenaire de Casino aux achats, se joignait à ces "discussions exclusives".

afp/rp