Londres (awp/afp) - Les ventes alimentaires ont reculé en volume en mai au Royaume-Uni, dans un pays qui voit l'inflation persister, ce qui met depuis des mois le budget des Britanniques sous pression, a annoncé vendredi l'Office national des statistiques (ONS).

"Les volumes de ventes des magasins d'alimentation ont chuté de 0,5 % en mai" alors que "l'augmentation du coût de la vie et des prix des aliments continuait d'affecter" les quantités que les Britanniques mettent dans leur chariot, a indiqué l'ONS dans son rapport mensuel.

Ce recul a été constaté en dépit d'une augmentation des achats "de plats à emporter et de restauration rapide en raison du jour férié supplémentaire", accordé le mois dernier outre-Manche pour le couronnement du roi Charles III, ajoute l'institut statistique.

Pour autant, toutes catégories d'articles confondues, les ventes au détail en volume ont connu une légère progression en mai, de 0,3% - même si la hausse a ralenti par rapport au mois précédent - tirées notamment par les ventes en ligne d'articles d'extérieur et de vêtements d'été alors que la météo se faisait plus clémente, selon l'ONS.

Dans l'ensemble, les ventes en volume dans le pays baissent régulièrement depuis deux ans tandis que les ventes en valeur progressent, ce qui signifie que les Britanniques payent toujours plus pour toujours moins.

L'inflation au Royaume-Uni, la plus élevée des pays du G7, n'a pas reculé en mai, se maintenant à 8,7% sur un an, trompant les attentes des analystes.

Pour lutter contre ces hausses de prix, la Banque d'Angleterre a relevé jeudi ses taux pour la 13e fois consécutive et s'est montrée plus déterminée que la Fed ou la BCE, avec la première hausse de 0,5 point de pourcentage depuis février.

Mais si l'objectif est de faire baisser l'inflation, de telles hausses de taux pèsent sur les économies en renchérissant le coût du crédit pour les ménages et les entreprises.

Et face aux taux des crédits immobiliers qui s'envolent et suscitent l'inquiétude de nombreux propriétaires, dans un pays où les taux ne sont fixés en majorité que pour 2 ou 5 ans, le ministre des Finances Jeremy Hunt doit rencontrer vendredi les principaux établissements de prêts du pays.

Paradoxalement, après avoir vu leur moral sombrer au plus bas l'été dernier, les Britanniques font preuve d'un certain regain d'optimisme depuis plusieurs mois et qui s'est poursuivi en juin, selon l'indice de confiance des consommateurs de l'institut GfK.

afp/al