Singapour (awp/afp) - Le PIB de Singapour, frappé de plein fouet par l'épidémie, s'est contracté de 7,0% au troisième trimestre sur un an, à un rythme moindre qu'au trimestre précédent grâce à l'allègement des restrictions, selon des chiffres préliminaires publiés mercredi.

Le centre financier et commercial, dont l'économie fait souvent figure de baromètre des échanges mondiaux, avait plongé en récession au deuxième trimestre, la première dans la cité-Etat depuis une décennie.

En avril-juin, le PIB de Singapour avait reculé de 13,3% sur un an après les mesures de confinement strictes mises en place par le gouvernement pour contenir la propagation du coronavirus.

De juillet à septembre, le produit intérieur brut singapourien a limité son recul à 7,0% sur un an, selon les chiffres préliminaires du ministère du Commerce.

Par comparaison avec le deuxième trimestre, le PIB a bondi de 7,9%.

"Le pire est passé pour Singapour, mais le chemin de la reprise est encore accidenté", a indiqué Song Seng Wun, économiste spécialiste de la région pour CIMB Private Banking à l'AFP.

Le secteur manufacturier de l'île, qui comprend les fabricants de semi-conducteurs, a déjà retrouvé la croissance et s'affiche en hausse de 2,0%.

Les services ont ralenti leur baisse, même si la paralysie du tourisme et du transport aérien pèse toujours sur ce secteur.

Le bâtiment est toujours en repli de 44,7% sur la période, après un plongeon de près de 60% au deuxième trimestre.

La banque centrale de Singapour a indiqué mercredi qu'elle laisserait sa politique monétaire inchangée pour le moment, jugeant que sa "politique accommodante" était appropriée en attendant la reprise.

Singapour, est comparé à un "canari dans une mine de charbon" car son économie, l'une des plus ouvertes au monde, est souvent la première à montrer des signes de faiblesses en cas de crise ou aux avant-postes pour signaler la reprise de la croissance.

La riche île a été l'un des premiers pays touchés par l'épidémie de coronavirus du fait de ses liens étroits avec la Chine. Mais c'est une seconde vague de contamination issue des foyers de travailleurs migrants en avril qui l'a le plus affectée et l'a contrainte à instaurer un confinement strict jusque mi-juin.

L'épidémie paraît maîtrisée actuellement avec quelques dizaines de nouveaux cas chaque jour au plus depuis septembre.

afp/jh