Paris (awp/afp) - Le groupe de restauration collective Elior a suspendu ses objectifs financiers pour l'exercice 2021-2022 faute de "visibilité quant à l'impact des protocoles sanitaires" mis en place pour endiguer Omicron, en publiant un chiffre d'affaires en hausse de 18,1% au premier trimestre.

"La vague de contaminations a pour conséquence une intensification des restrictions sanitaires dans tous les pays où nous opérons", des territoires où "en parallèle, l'inflation s'accélère", dit le groupe pour justifier sa décision, dans un communiqué publié jeudi.

Elior avait annoncé le 24 novembre tabler sur une croissance organique d'"au moins 18%" et une marge d'Ebitda ajusté "comprise entre 2 et 2,5%" pour l'exercice en cours.

"Depuis début décembre, le groupe est impacté par les protocoles sanitaires restrictifs mis en place pour endiguer la vague Omicron sur tous nos marchés, en particulier le retour massif au télétravail, les fermetures de classes et absences sans préavis", commente Philippe Guillemot, directeur général d'Elior, cité dans le communiqué.

"Ces perturbations rendent difficile l'anticipation des volumes quotidiens, avec ses conséquences sur les quantités produites et l'organisation des équipes", explique-t-il.

D'octobre à décembre, soit le premier trimestre de son exercice décalé, Elior a réalisé un chiffre d'affaires de 1,11 milliard d'euros (1,15 milliard de francs suisses), en hausse de 18,1%.

Le groupe a ainsi retrouvé 85% de son chiffre d'affaires du premier trimestre de l'exercice 2018-2019, avant la crise du Covid-19, commme c'était déjà le cas sur les trois derniers mois de 2020/2021.

Cette "capacité de rebond (...) nous laisse confiants sur nos ambitions 2024", commente M. Guillemot.

Sur les trois premiers mois de l'exercice en cours, l'activité en France a crû de 9,5% à 489 millions d'euros, contre un bond de 25,1% à 623 millions d'euros pour celle réalisée à l'international, détaille le groupe.

A l'étranger, "le plus fort taux de croissance organique a été enregistré au Royaume-Uni, et plus particulièrement sur le marché entreprises, pénalisé l'an dernier par la forte généralisation du recours au télétravail", indique Elior. "La croissance a par ailleurs été très soutenue aux Etats-Unis et en Italie" mais "moindre sur la péninsule ibérique".

En France, la restauration d'entreprise a connu une "croissance particulièrement soutenue" grâce à un "contexte sanitaire moins contraignant que l'an passé, ceci malgré le recours massif au télétravail en décembre, un mois traditionnellement creux sur ce marché à cause des fêtes". Le marché Education (restauration scolaire) a souffert de "protocoles sanitaires évolutifs et plus stricts" qu'un an plus tôt.

A fin décembre, le taux de rétention de ses contrats est de 91,3%, contre 91,4% à fin septembre, tandis que la liquidité disponible baisse à 500 millions d'euros contre 539 millions trois mois auparavant.

afp/jh