Zurich (awp) - Le transformateur laitier Emmi a dégagé l'année dernière un bénéfice en hausse. Le groupe entend relever son dividende et table pour cette année sur un léger ralentissement de la croissance par rapport à 2021. Mais l'entreprise va au devant d'une hausse des coûts de production.

Si l'entreprise a dégagé un bénéfice l'an dernier, c'est surtout grâce au premier semestre. "La brutale réalité de l'inflation ne s'est pas encore pleinement déployée", a indiqué vendredi à AWP Urs Riederer, directeur général. Les prix du lait et des grains de café augmentent, tout comme le transport et l'énergie. L'inflation accélère aux Etats-Unis mais aussi en Europe et en Suisse.

Le résultat d'exploitation (Ebit) a progressé de 4,8% à 284,1 millions de francs suisses l'année dernière, pour une marge opérationnelle de 7,3%, améliorée de 0,4 point, précise le groupe lucernois dans un communiqué. Le bénéfice net s'est amélioré de 7,0% à 216,7 millions, pour une marge bénéficiaire de 5,5%.

Le chiffre d'affaires, déjà dévoilé fin janvier, a été confirmé en hausse de 5,6% à 3,91 milliards de francs suisses. La croissance organique a bien atteint 3,6%. Le dividende est porté à 14,00 francs suisses, contre 13,00 francs suisses à l'exercice précédent. Les chiffres sont conformes aux prévisions des analystes interrogés par AWP.

Croissance portée par les ventes à l'étranger

En 2021, Emmi a dû compter sur ses activités à l'étranger pour garantir sa croissance. Dans le détail, le chiffre d'affaires en Suisse s'est tassé de 2,2% à 1,65 milliard, après avoir enregistré une forte croissance l'an dernier dans le contexte de la pandémie. Les ventes ont progressé de 15,4% aux Amériques, grâce à des acquisitions, et de 5,0% en Europe hors Suisse. Enfin, le chiffre d'affaires de la division négoce a augmenté de 13,1%.

Pour le moment, Emmi continue de vendre du fromage en Russie. Ces ventes représentent 0,1% du chiffre d'affaires annuel.

Pour le nouvel exercice, la direction table sur une croissance organique du chiffre d'affaires comprise entre 2,5 et 3,5%, soit un tout petit peu moins qu'en 2021. Quant à l'Ebit, il est attendu entre 290 et 305 millions de francs suisses. Mais au vu de la marche des affaires cette année, il devrait s'inscrire dans le bas de cette fourchette, selon M. Riederer.

Malgré les incertitudes persistantes et le contexte inflationniste, le groupe vise une marge bénéficiaire entre 5,0 et 5,5% et confirme ses objectifs à moyen terme en matière de croissance organique. Face à la hausse des coûts de production, Emmi entend relever ses prix de vente. "Etant donné la faiblesse des marges dans notre secteur, nous ne pouvons pas entièrement absorber nous-mêmes la hausse des coûts."

La pandémie affectera également 2022, notamment dans le secteur de la restauration, dont l'activité restera inférieure à 2019. Une nouvelle fois, la croissance du groupe sera portée par les ventes en Europe et aux Amériques, alors qu'elle devraient légèrement se tasser en Suisse.

Les analystes ont salué des résultats "aussi fiables qu'une montre suisse", selon la formule de la Banque cantonale de Zurich, qui rappelle que les prévisions d'Emmi sont connues pour leur conservatisme.

A la Bourse, les investisseurs ont réagi favorablement. A 14h43, le titre Emmi prenait 1,4% à 1073 francs suisses dans un marché plombé par la situation en Ukraine.

rq/al