Paris (awp/afp) - La société d'investissement Eurazeo a annoncé jeudi un bénéfice net de 1,82 milliard d'euros pour l'an dernier, contre 747 millions d'euros en 2022 à périmètre comparable, à mettre intégralement au crédit d'une nouvelle norme comptable.

Cette règle a conduit Eurazeo à réévaluer à la hausse la valeur de son portefeuille de 1,9 milliard d'euros, gonflant d'autant le résultat net. Il s'agit donc d'une écriture comptable mais pas d'un flux d'argent.

Hors éléments non récurrents, le groupe affiche une perte nette de 5 millions d'euros.

2023 a été une "année de transformation et de croissance pour notre entreprise", a commenté lors d'une conférence de presse William Kadouch-Chassaing, coprésident du directoire d'Eurazeo.

Le groupe français gère 35 milliards d'euros d'actifs (+12% sur un an) pour le compte de ses clients investisseurs institutionnels (assureurs, banquiers, fonds de pensions...), particuliers fortunés mais aussi issus de son propre bilan.

Ce montant est investi au capital d'entreprises (start-up ou plus grands groupes) qu'Eurazeo accompagne dans leur développement. Après quelques années, la société revend ses parts, espérant une plus-value.

La société de gestion, qui a également une activité de prêteur, se rémunère par des commissions et une partie de l'éventuelle plus-value.

Elle a vendu pour 1,3 milliard d'euros d'actifs l'an dernier, bien moins qu'en 2022 (2,9 milliards) et principalement en fin d'année "avec les annonces des cessions de Dorc, Efeso et Humens notamment", précise le communiqué.

La société a en parallèle investi 3,9 milliards d'euros, contre 4,9 milliards en 2022, entre autres dans BMS (réassurances) et Neoxam (fournisseur de logiciels financiers).

Eurazeo annonce par ailleurs jeudi un programme de rachat d'actions de 200 millions d'euros et proposera à ses actionnaires un dividende de 2,42 euros, soit une hausse de 10% par rapport à 2022.

L'année 2023 a été marquée par le départ surprise de l'ancienne présidente du directoire Virginie Morgon, poussée vers la sortie sur fond de désaccords avec le premier actionnaire de la société, la famille Decaux.

Un tandem a pris sa suite: Christophe Bavière, fondateur de la société d'investissement Idinvest Partners rachetée par Eurazeo, et William Kadouch-Chassaing, ancien directeur financier de la Société Générale.

M. Kadouch-Chassaing a évoqué "une transformation humaine et culturelle profonde de l'entreprise, avec une orientation client plus marquée, des changements d'organisation, une direction renouvelée, plus collégiale, un travail sur la culture mais aussi sur les outils, sur l'infrastructure".

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