Une solution plasma pour contenir le CO2 des sidérurgistes
SIGNIFICANT NEWS

Europlasma prévoit de proposer une solution plasma permettant de réduire la production de carbone des hauts fourneaux. Les perspectives en termes de résultats et de calendrier ne sont pas précisées.


ACTUALITÉ

Europlasma annonce une percée technologique. Le groupe prévoit d’appliquer sa solution plasma aux gaz de hauts fourneaux en vue de les nettoyer. Partenaire du projet dans une phase préindustrielle, Arcelor Mittal a pour ambition de réduire massivement son empreinte carbone (d’environ 190Mt) grâce au déploiement de la technologie. SGPI qui pilote un plan d’investissement du gouvernement français de 57md€ visant à soutenir les projets structurants des filières industrielles, y compris ceux contribuant à la réduction des émissions de carbon, participera au financement de la phase préindustrielle


ANALYSE

Le projet n’en est qu’à ses débuts. Il consiste à convertir les gaz de sortie des hauts fourneaux, riches en carbone, en gaz de synthèse (en ayant recours aux solutions plasma permettant le conversion chimique) pour les réinjecter dans les hauts fourneaux sous forme d’énergie fossile qui se recombine avec l’air (ou l’oxygène).

Le procédé permettant de réduire à la fois les émissions de CO2 et les besoins en énergie, ses débouchés dans l’industrie sidérurgique mondiale sont probablement considérables. La collaboration avec ArcelorMittal, la plus grande entreprise sidérurgique du monde dans un secteur très fragmenté, constitue une bonne nouvelle et aidera le groupe à porter cette technologie à un stade préindustriel.

L’urgence du problème des émissions de CO2 est devenue encore plus flagrante en Chine avec l’aggravation de la pollution résultant des conditions hivernales et de l’absence de vent. Les autorites ont imposé la fermeture des capacités de production d’acier les moins performantes.

Nous croyons comprendre que la technologie d’Europlasma complète l’usage d’oxygène dans le processus de fabrication de l’acier. L’oxygène améliore la combustion, et donc réduit la production de gaz indésirables. Europlasma transforme les CO2 et méthane extraits des gaz de sortie en un gaz de synthèse directement valorisable.


IMPACT

La direction d’Europlasma hésite à chiffrer un projet dont la phase initiale a duré environ deux ans. Les tests préindustriels, vraisemblablement en Europe, pourraient nécessiter douze mois supplémentaires, de sorte que toute mise en œuvre à grande échelle ne peut être envisagée qu’à long terme. Dans un monde idéal, cela impliquerait une forte progression des ventes de torches et de services pour Europlasma. Estimer une telle opportunité est actuellement chose difficile car tout dépendra également du coût du CO2. Alors qu’il est en passe de devenir un intervenant du secteur de l’énergie verte grâce à ses procédés de valorisation des déchets permettant la production d’énergies renouvelables, Europlasma reste dans les faits un fournisseur d’équipements privilégiant les énergies vertes. Actuellement, l’offre de torches à plasma dans nos prévisions se limite à celle déployée dans les projets liés aux énergies vertes. Au-delà d’un sentiment positif, la nouvelle est neutre en termes de valorisation et n’a pas d’impact sur les résultats.