L'AMF avait ouvert une enquête après un triple report des comptes qui précédait le dépôt d'une offre publique de la part d'AS Watson, futur propriétaire de Marionnaud. Il était reproché aux deux anciens dirigeants d'avoir vendu un grand nombre d'actions de l'entreprise entre juillet 2002 et mai 2004 alors qu'ils étaient au courant d'irrégularités comptables.

Selon un article de L'Express daté de janvier 2005, les « rectifications comptables » apportées par la direction de Marionnaud avaient finalement amputé les résultats de 93 millions d'euros, contre 20 millions annoncés.

Selon l'Autorité, qui a délivré cette sanction le 20 février, Marcel Frydman et son fils, Gérald, ont cédé entre avril 2003 et mai 2004 des actions Marionnaud alors qu'ils détenaient « une information privilégiée relative aux irrégularités comptables qui auraient eu une incidence notable sur les comptes annuels » entre 2002 et mi-2004. Grâce à ces informations, le fondateur de Marionnaud aurait touché 2,6 millions d'euros, et son fils 274 000 euros, selon Les Echos (25/02).

Marcel Frydman a ainsi écopé de 5 millions d'euros d'amende. Gérald Frydman, directeur général délégué et directeur financier à l'époque, a pour sa part été condamné à 550 000 euros d'amende pour les mêmes raisons. Les amendes représentent deux fois le montant de leur « avantage économique », soit bien en deçà du maximum légal, fixé à dix fois le montant des profits issus d'opérations qui résultent de l'utilisation d'une information privilégiée. Or, les Frydan père et fils n'en sont pas à leur première.

« Un coup de pouce aux comptes » en 2002 et 2003
En juillet 2007, les deux hommes avaient été condamnés à une amende d'1 million d'euros et de 500 000 euros pour information « inexacte, imprécise et trompeuse ». Un an plus tard, la 11ème chambre du tribunal correctionnel de Paris condamnait l'ancien PDG de Marionnaud à 18 mois d'emprisonnement avec sursis et 300 000 euros d'amende pour avoir truqué les comptes de l'entreprise en 2002 et 2003.

Invoquant la chute du cours et la concurrence exercée par Sephora, Marcel Frydman avait reconnu à l'audience avoir « donné un coup de pouce aux comptes ».