* Projet de loi du gouvernement visant à renforcer les droits de vote des entreprises cotées en bourse

* L'objectif est d'aider les entreprises à rapatrier leur siège social en Italie.

* Le Parlement devrait approuver la législation le mois prochain

* Ferrari a transféré son siège aux Pays-Bas en 2015

* Le constructeur automobile a toujours maintenu sa base fiscale en Italie.

ROME/MILAN, 26 janvier (Reuters) - Ferrari a engagé des discussions avec le gouvernement italien pour modifier les mesures du projet de loi de Rome sur les marchés de capitaux qui aiderait le constructeur de voitures de sport de luxe à rapatrier son siège social des Pays-Bas en Italie, ont déclaré deux sources à Reuters vendredi.

La loi, qui doit être approuvée par le parlement en février, permet aux sociétés cotées d'émettre des actions qui renforcent l'influence des investisseurs de longue date.

Les sources, qui connaissent bien le dossier mais ont demandé à ne pas être nommées, ont déclaré que Ferrari avait fait pression pour obtenir un régime spécial permettant à son principal actionnaire, la holding Exor de la famille Agnelli, de conserver les droits de vote accrus dont elle dispose en vertu de la loi néerlandaise, si le constructeur automobile transfère son siège social en Italie.

Ferrari s'est refusé à tout commentaire.

Ferrari, l'une des marques italiennes les plus célèbres, a transféré son siège social aux Pays-Bas en 2015, avant que le constructeur automobile ne soit séparé de son ancienne société mère, Fiat Chrysler, et coté séparément au début de l'année 2016.

Il a toujours conservé sa base fiscale en Italie, Milan étant sa principale place boursière.

Ferrari n'est que l'un des nombreux grands groupes italiens qui se sont établis aux Pays-Bas au fil des ans pour profiter des avantages de la législation favorable du pays en matière d'actions de fidélité, qui aide les principaux actionnaires à garder la mainmise sur les entreprises.

Il s'agit notamment d'Exor, de Mediaset, propriété de la famille Berlusconi, et de Campari, tandis que le fabricant de freins Brembo devrait achever le processus en avril.

Lors de l'annonce du projet de loi l'année dernière, le Trésor italien a proposé que les améliorations des droits de vote ne s'appliquent qu'aux entreprises prévoyant une introduction en bourse, afin d'encourager les propriétaires d'entreprises à s'introduire en bourse sans craindre de perdre le contrôle de leur société.

Cependant, le cabinet et les partis au pouvoir ont opté pour une approche plus agressive, en étendant aux sociétés déjà cotées en bourse la possibilité d'émettre des actions avec des droits de vote jusqu'à 10 fois supérieurs, par le biais du "programme d'actions de fidélité".

En vertu de la réglementation italienne actuelle sur les actions de fidélité, les investisseurs qui détiennent leurs actions depuis au moins 24 mois bénéficient d'un droit de vote double. Dans le cadre du nouveau projet de loi, les droits de vote peuvent encore augmenter jusqu'à 10 par action, après une série d'intervalles de 12 mois suivant la première période de 24 mois.

La législation proposée permet également aux investisseurs d'inclure la période pendant laquelle ils ont détenu des actions alors que la société avait légalement son siège à l'étranger dans le calcul de la période globale nécessaire pour accéder à des droits de vote renforcés en Italie.

Cette disposition permettrait aux actionnaires de Ferrari et d'autres sociétés de bénéficier immédiatement des droits de vote renforcés s'ils décidaient de délocaliser leurs activités en Italie.

Exor détient une participation de 24,4 % dans Ferrari, avec plus de 36 % des droits de vote de la société. (Reportage de Giuseppe Fonte à Rome, Giulio Piovaccari à Milan, reportage complémentaire d'Alvise Armellini ; rédaction d'Emelia Sithole-Matarise)