par Liana B. Baker et Greg Roumeliotis

NEW YORK, 6 novembre (Reuters) - Le fonds de capital investissement Thoma Bravo a approché Symantec pour exprimer son intérêt en vue d'un éventuel rachat du concepteur de l'antivirus informatique Norton, ont déclaré des sources proches du dossier mardi à Reuters.

Une telle opération pourrait devenir le plus important rachat par endettement (LBO) de l'année en se basant sur la capitalisation boursière de Symantec, d'une quinzaine de milliards de dollars (13,14 milliards d'euros), et sur son endettement d'environ 5 milliards de dollars.

Il n'y a aucune certitude quant à l'issue des discussions, ont souligné les sources.

Symantec a refusé de s'exprimer sur le sujet. Thoma Bravo n'a pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires.

L'action Symantec a bondi de 18% à Wall Street sur cette information de Reuters. Elle prenait encore 12,65% à 22,55 dollars vers 18h45 GMT.

Les fonds de capital investissement Bain Capital et Silver Lake sont actionnaires de Symantec et ils pourraient choisir de participer à l'opération plutôt que de se retirer en prenant leur argent, a dit l'une des sources.

Symantec, qui évolue dans un environnement en plein bouleversement, connaît déjà une année agitée. Il a accepté en septembre d'accorder au fonds activiste Starboard Value trois sièges à son conseil d'administration.

Il s'efforce de regagner la confiance des investisseurs à la suite d'un audit interne sur ses pratiques comptables et de faibles prévisions de ventes. Après quatre mois d'enquête sur ses comptes, Symantec a annoncé qu'il ne réviserait pas ses résultats financiers, hormis en ce qui concerne une transaction de 13 millions de dollars.

Il a aussi annoncé en août qu'il allait réduire ses effectifs de 8% à travers le monde.

De son côté, Thoma Bravo s'efforce de consolider le secteur de la sécurité informatique. Il a annoncé lundi le rachat à Broadcom de Veracode pour 950 millions de dollars après avoir conclu un accord le mois dernier sur l'acquisition d'Imperva pour 2,1 milliards de dollars.

Le fonds a déjà été en affaires avec Symantec, auquel il a racheté ses activités de certification internet pour près d'un milliard de dollars l'an dernier. (Bertrand Boucey pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Broadcom Inc, Imperva Inc, Symantec Corporation