Bombay (awp/afp) - La Banque centrale de l'Inde (RBI) a maintenu son taux directeur inchangé à 6,5% jeudi pour la deuxième fois d'affilée, citant l'atténuation des pressions inflationnistes tout en mettant en garde contre les perspectives mondiales incertaines.

"Le comité de politique monétaire a décidé de rester concentré sur le retrait des mesures accommodantes afin de s'assurer que l'inflation s'aligne progressivement sur l'objectif tout en soutenant la croissance", a déclaré le gouverneur de la banque, Shaktikanta Das, dans une vidéo conférence.

"L'inflation globale reste supérieure à l'objectif, et il ne suffit pas de se situer dans la marge de tolérance. Notre souhait est d'atteindre l'objectif de 4,0% à l'avenir", a ajouté le gouverneur dont l'annonce est conforme aux attentes des économistes.

L'inflation est tombée à 4,70% en avril contre 5,66% en mars, en nette baisse par rapport au pic de 7,79% atteint en avril 2022.

L'activité économique indienne a progressé de 6,1% en glissement annuel au dernier trimestre de l'exercice budgétaire 2022/2023 qui s'est achevé en mars, portant la croissance annuelle à 7,2%, selon les chiffres officiels.

La pays sud-asiatique de 1,4 milliard d'habitants, le plus peuplé du monde devant la Chine, connaît l'un des rythmes de croissance les plus rapides parmi les grandes économies.

Les banques centrales du monde entier, y compris la RBI, ont rapidement augmenté les coûts d'emprunt pour maîtriser les prix à la consommation, aggravés par la guerre en Ukraine.

Malgré la baisse de l'inflation en Inde, M. Das a mis en garde contre le facteur de risque que constitue le phénomène climatique El Nino, susceptible d'affaiblir la mousson et de faire grimper les cours agricoles.

L'agriculture est une des pierres angulaires de l'économie indienne et la mousson annuelle est cruciale pour la production agricole de l'Inde.

"Une veille étroite et continue de l'évolution des perspectives d'inflation est absolument nécessaire, d'autant que les perspectives de la mousson et l'impact d'El Nino restent incertains", a ajouté M. Das.

"Les tensions géopolitiques, les incertitudes concernant la mousson et les prix internationaux des matières premières, en particulier le sucre et le riz, mais aussi le pétrole brut et la volatilité des marchés financiers mondiaux, font peser des risques sur l'inflation", a-t-il poursuivi.

L'inflation globale devrait atteindre 5,1% au cours de l'exercice 2023-24, a-t-il précisé.

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