New York (awp/afp) - La Bourse de New York s'installait solidement dans le vert mercredi à la mi-journée, ni la perspective d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ni l'attentat d'Istanbul ne troublant l'optimisme: le Dow Jones gagnait 1,23% et le Nasdaq 1,57%. Vers 16H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average progressait de 214,66 points à 17.624,38 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 73,88 points à 4.765,75 points. L'indice élargi S&P 500 gagnait 27,78 points, soit 1,36%, à 2.063,87 points.

"C'est vraiment remarquable", s'étonnait Jack Ablin, chez BMO Private Bank.

"Les investisseurs se rendent peut-être compte que l'issue du Brexit prendra des mois si ce n'est des années, donc, avec leur capacité de concentration, ils ne s'en occupent pas pour le moment (...), la fête reprend", a-t-il ajouté.

Wall Street épousait ainsi un mouvement qui avait débuté en Asie et s'était prolongé en Europe, et semblait envisager d'effacer le plongeon qui avait suivi, vendredi et lundi, le référendum britannique.

Pour les analystes de Charles Schwab, ce retour d'optimisme s'appuyait sur l'espoir de nouvelles mesures de relance destinées à contrer l'impact potentiellement négatif du Brexit: "Les marchés d'actions internationaux deviennent plus optimistes sur la perspective d'une possible intervention des banques centrales", selon eux.

Un indicateur favorable donnait des arguments supplémentaires aux investisseurs penchant pour l'achat d'actions: les dépenses de consommation des ménages aux Etats-Unis ont progressé en mai plus vite que leurs revenus et légèrement au-dessus des attentes des analystes, pour connaître leur plus forte progression depuis août 2009.

L'immobilier a en revanche apporté une déception avec une chute plus forte que prévu des promesses de vente de logements en mai, mais cela n'a pas ralenti la hausse des indices dans l'immédiat.

De son côté, l'inflation annuelle a ralenti le mois dernier (+0,9%), selon l'indice PCE, mais comme les investisseurs ont déjà évacué l'idée d'une hausse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale dans les semaines qui viennent, les investisseurs ne s'intéressaient guère à ce chiffre.

- Monsanto monte -

Du côté des valeurs, l'équipementier sportif Nike gagnait 2,02% à 54,16 dollars, après un bond de son bénéfice annuel.

Le titre avait pourtant plongé la veille au soir dans les échanges électroniques après l'annonce d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes, victime d'un accès de faiblesse en Amérique du Nord, son premier marché, mais mercredi le titre bénéficiait d'une recommandation d'achat des analystes de Jefferies.

Le conglomérat General Electric gagnait 1,82% à 30,49 dollars. Sa filiale financière GE Capital a perdu, comme elle le souhaitait, la qualification d'institution à risque systémique, qui la plaçait sous surveillance renforcée des régulateurs américains. Depuis la crise financière de 2008, GE Capital a en effet considérablement réduit ses activités à coups notamment de cessions en série, et le conglomérat a recentré son activité sur l'industrie.

Le groupe d'agro-chimie Monsanto gagnait 1,54 % à 102,65 dollars. A l'occasion de ses résultats il a indiqué qu'il envisageait divers partenariats, même s'il reste "ouvert" à la proposition de rachat présentée par l'allemand Bayer. Le groupe tirait également sans doute profit de la décision de la Commission européenne de prolonger pour 18 mois l'autorisation de l'utilisation du glyphosate qui, via la marque d'herbicide RoundUp, est une des locomotives du groupe.

Le conglomérat Honeywell, dont le projet de fusion avec United Technologies a tourné court, était pratiquement stable, gagnant juste 0,03% à 114,10 dollars. Une transition en douceur a été annoncée à sa direction, le numéro deux Darius Adamczyk étant appelé à devenir directeur général en mars en remplacement de Dave Cote, qui restera président exécutif du conseil d'administration pour une année supplémentaire.

Le marché obligataire, hésitant la veille, s'orientait en petite hausse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans s'affichait à 1,461% contre 1,464% mardi soir, mais celui des bons à 30 ans à 2,258%, contre 2,278% précédemment.

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