Athènes (awp/afp) - La Grèce va émettre des obligations mardi, a déclaré lundi le ministère des Finances, sa première opération de ce genre depuis 2014 afin de tester le marché après deux ans de craintes sur sa dette et de réformes difficiles.

Athènes "annonce aujourd'hui (mardi) son intention d'offrir une obligation à échéance 2022", a indiqué le ministère des Finances dans un communiqué publié à la Bourse d'Athènes (Athex).

"L'offre doit être faite le 25 juillet 2017, selon les conditions du marché, avec un règlement prévu pour le 1er août", poursuit le ministère.

L'Etat grec a chargé les banques BNP, Bank of America Merrill Lynch, Citi, Deutsche Bank et HSBC de "procéder à l'émission d'une nouvelle obligation à cinq ans".

Cette décision intervient après l'accord du FMI la semaine dernière sur la participation prochaine de l'institution internationale au plan d'aide à la Grèce et l'annonce du relèvement de perspective de la note du pays par l'agence de notation SP Global Ratings.

Le FMI a fini par donner son accord "de principe" au versement de 1,6 milliard d'euros à la Grèce en crédit "de précaution" mais il ne les versera que si les Européens acceptent de réduire la dette grecque qu'à 180% du PIB, il juge actuellement "insoutenable".

La Grèce n'a pas actuellement besoin de se financer car elle bénéficie jusqu'en juillet 2018 d'un plan d'aide européen et du FMI de 86 milliards d'euros.

Mais, selon les experts, le pays doit tester les marchés avant son retour définitif en 2018, à la fin du programme UE-FMI.

Privée des marchés depuis l'éruption de la crise de la dette en 2010, la Grèce les avait brièvement testés en 2014 sous le précédent gouvernement de coalition droite-socialistes. Une première obligation à cinq ans et à 4,95% avait connu plus de succès qu'une seconde, à trois ans.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a estimé lundi que la Grèce entrevoyait enfin la "lumière" après des années difficiles, estimant que les réformes imposées à Athènes avaient "sans doute" été "trop dures", mais "nécessaires".

"La Grèce a été au coeur d'une tempête économique et financière incroyable" mais, "aujourd'hui, les choses vont nettement, nettement mieux", a déclaré M. Moscovici sur France inter.

Le commissaire doit se rendre à Athènes lundi soir pour s'entretenir avec le ministre grec des Finances, Eucleide Tsakalotos, lors d'un dîner de travail avant une rencontre mardi avec le Premier ministre, Alexis Tsipras.

Pour le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras, au pouvoir depuis janvier 2015, le retour prévu de la Grèce sur le marché obligataire est considéré comme la preuve de la reprise.

La Grèce devrait bénéficier d'une croissance de 2,1% cette année, après huit ans de chute quasi-constante. Son taux de chômage reste toutefois le plus élevé d'Europe, à 21,7% en avril, même s'il a baissé de 1,9 point sur un an.

afp/al