Zurich (awp) - Le laboratoire rhénan Idorsia, en délicatesse avec ses liquidités, hypothèque de nouveaux actifs en phase finale de développement clinique. La firme de Jean-Paul et Marie Clozel a conclu un accord en ce sens avec le pennsylvanien Viatris, portant sur le développement et la commercialisation du sélatogrel, développé dans le domaine cardiaque, ainsi que du cénérimod, contre le lupus érythémateux systémique.

Viatris réglera dans un premier temps 350 millions de dollars (308 millions de francs suisses) à Idorsia, auxquels pourront s'ajouter des versements d'étape, puis d'éventuelles commissions sur des revenus.

"Le versement initial nous apporte des liquidités dont nous avons urgemment besoin", reconnait le trésorier d'Idorsia, André Muller, cité dans le communiqué publié mercredi. Le responsable des cordons de la bourse souligne que l'entreprise dispose encore de nombreux actifs susceptibles d'être monétisés à leur tour.

Migration d'employés

Le développement des programmes concernés sera financé conjointement par les deux protagonistes et la contribution d'Idorsia sur les trois prochaines années doit s'élever à 200 millions de dollars. Le personnel dédié sera transféré à Viatris à l'issue de cette période.

Le laboratoire de Canonsburg héritera alors des droits mondiaux sur les deux substances, à l'exclusion de ceux pour le cénérimod du Japon, de la Corée du Sud et de certains autres débouchés en région Asie-Pacifique. Le partenariat est susceptible d'être étendu à d'autres actifs.

Idorsia s'était déjà résolu l'an dernier à céder ses actifs en Asie-Pacifique pour 400 millions de francs suisses au nippon Sosei Heptares. L'opération comprenait notamment le transfert de propriété sur le Pivlaz (clazosentan), qui devint en avril 2022 le premier produit commercial d'Idorsia.

La transaction couvrait également les droits de licence sur le second traitement du groupe à avoir passé le cap d'une homologation, le somnifère Quviviq (daridorexant), dans toute l'Asie-Pacifique à l'exception notable de la Chine.

Bouffée d'air

L'extension de l'horizon de financement alimentée par la contribution de Viatris s'accompagnera d'un allègement de la base de coûts d'Idorsia du fait du transfert de 72 employés vers les effectifs du groupe américain, constate Leonildo Delgado, pour Baader Helvea.

Ainsi maintenue en activité, la société d'Allschwill va désormais devoir transformer l'essai de l'homologation de l'aprocitentan des deux côtés de l'Atlantique, rembourser un convertible de 200 milions de francs suisses d'ici mi-juillet et préparer le lancement de l'aprocitentan, énumère pour sa part Stefan Schneider, chez Vontobel.

Les détenteurs de capitaux ne cachaient pas leur soulagement. A 10h00, la nominative Idorsia s'appréciait de 13% à 3,23 francs suisses, caracolant en tête d'un SPI en hausse de 0,21%.

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