"SGX n'a pas entamé de discussions avec LSE en vue d'une éventuelle fusion", a assuré l'opérateur de la Bourse de Singapour dans un communiqué.

"En revanche, nous sommes ouverts à des collaborations et des partenariats qui profiteraient à nos actionnaires et à notre société", a-t-il ajouté.

Selon le Daily Telegraph, qui ne précise pas ses sources, le directeur général de la Bourse de Londres Xavier Rolet a mené une série de discussions informelles avec son homologue de Singapour Magnus Böcker.

Les discussions, qui n'en sont qu'au stade préliminaire, se sont concentrées sur les avantages que pourraient retirer les deux opérateurs d'une fusion, dans un contexte de consolidation du secteur, ajoute le journal.

"Nous nous sommes davantage concentrés sur les produits et services que sur les fusions et acquisitions", a déclaré de son côté Magnus Böcker au Financial Times avant que SGX ne publie son communiqué.

"Oui, nous pourrions faire davantage de choses avec Londres, mais pas seulement avec Londres", a-t-il ajouté.

LSE n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat.

SYNERGIES

Les fusions entre places boursières se sont multipliées ces dernières années, les opérateurs cherchant à réduire leurs coûts et à améliorer leur offre face à la concurrence des plateformes alternatives et des "marchés occultes" ("dark pool") qui mettent en relation des acheteurs et des vendeurs anonymes.

Les Bourses de Londres et de Singapour ont déjà travaillé ensemble sur un certain nombre de projets, dont une offre sur le London Metal Exchange (LME), finalement racheté par la Bourse de Hong Kong le mois dernier.

Leur éventuelle fusion donnerait naissance à une entité d'une valeur estimée à 7,2 milliards de livres sterling (9,22 milliards d'euros), selon le Daily Telegraph.

"Il y aurait des synergies en cas d'acquisition ou de fusion car les deux bourses fonctionnent dans des zones horaires différentes", commente Leng Seng Choon, analyste chez DMG & Partners Securities. "Elles ont récemment conclu un accord de trading transfrontalier qui suggère qu'elles sont en bons termes."

Une éventuelle fusion laisserait les deux places financières derrière NYSE Euronext et Nasdaq OMX en nombre de transactions, mais surtout une OPA sur la plus ancienne bourse européenne risque de se heurter à une forte opposition politique et réglementaire.

"La seule logique stratégique que je peux voir à une telle opération est qu'elle permettrait d'offrir des dérivés sur une plate-forme d'échange de futures fonctionnant 24 heures sur 24", souligne Arjan van Veen, analyste chez Credit Suisse.

L'action LSE gagnait 0,98% à 1.033 pence vendredi à 10h35, après avoir clôturé en hausse de 2% jeudi.

Avec Luke Jeffs; Tangi Salaün pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat

par Kevin Lim et Rachel Armstrong