Londres (awp/afp) - Le groupe aérien britannique IAG, maison mère des compagnies British Airways et Iberia, a annoncé jeudi avoir multiplié par six son bénéfice annuel en 2023. La performance reflète la forte demande de voyages qui continue de rebondir après la pandémie de Covid-19.

Le bénéfice net part du groupe est ressorti à 2,7 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires du transporteur, également propriétaire de la compagnie à bas coûts espagnole Vueling et de l'irlandaise Aer Lingus, a progressé de près de 28% à 29,5 milliards d'euros. En 2023, IAG a en outre "plus que doublé sa marge et ses bénéfices opérationnels par rapport à 2022" et le groupe a "retrouvé une capacité proche des niveaux d'avant (la pandémie de) Covid-19 dans la plupart de ses principaux marchés", s'est félicité le directeur général Luis Gallego dans un communiqué.

IAG a retrouvé une capacité de transport de passagers de 95,7% des niveaux de 2019 (avant la pandémie) l'an dernier, en hausse de près de 23%, et a embauché 13.000 personnes sur la période. "Même si les voyages de loisir restent dynamiques, les voyages d'affaires reprennent plus lentement, en particulier sur les destinations court-courriers", tempère Richard Hunter, analyste chez interactive investor, notant aussi que le cours de l'action d'IAG est à la traîne par rapport à la concurrence, un écart qui "prendra beaucoup de temps à se combler".

Le titre d'IAG à la Bourse de Londres progressait de 1,15% à 154,55 pence jeudi peu avant 10h00. Mais sur les six derniers mois, il affiche une baisse de plus de 4%, tandis qu'Easyjet a vu sur cette période le cours de son action progresser de quelque 30%, pointe M. Hunter. Mais "malgré les défis économiques évidents auxquels de nombreux consommateurs sont actuellement confrontés", ces derniers semblent donner la priorité aux vacances dans leur budget et "la combinaison de marques d'IAG sert de nombreux types de clients différents vers une multitude de destinations", selon l'analyste.

IAG avait aussi annoncé en février 2023 l'acquisition d'Air Europa pour 500 millions d'euros auprès du groupe espagnol de tourisme Globalia, concrétisant un projet qu'il caressait depuis plusieurs années pour renforcer ses liaisons vers l'Amérique latine et faire de Madrid l'un des principaux hubs européens. Mais Bruxelles a annoncé en janvier l'ouverture d'une "enquête approfondie" sur ce rachat, redoutant que l'opération ne réduise la concurrence sur plusieurs liaisons.

IAG assure que "la demande reste robuste, avec une vigueur particulière des voyages de loisirs". Ses sièges sont "réservés à 92%" pour le premier trimestre. IAG avait renoué avec les bénéfices en 2022, porté par une forte reprise des voyages en avion après les restrictions pendant la pandémie, qui avaient durement touché le secteur aérien, en paralysant le trafic mondial pendant des mois.

IAG a par ailleurs annoncé mercredi dans un communiqué "son plus grand accord d'achat de carburant d'aviation durable (SAF) à ce jour", avec l'entreprise californienne Twelve, qui fournira un carburant de synthèse "e-SAF" fabriqué "à partir de CO2, d'eau et d'énergie renouvelable". Il s'agit d'un contrat de 14 ans portant sur 785'000 tonnes d'un carburant qui "réduira les émissions de gaz à effet de serre (...) jusqu'à 90%" pour l'ensemble du cycle de la production à l'utilisation par rapport au carburant conventionnel, a fait valoir IAG, qui s'est engagé à voler avec 10% de SAF d'ici 2030.

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