Kering cède 1,15% à 517 euros, soit une baisse en ligne avec celle du CAC 40. Les investisseurs auraient pu accueillir plus favorablement les objectifs ambitieux du groupe de luxe pour ses marques phares, Gucci et Yves Saint-Laurent. Mais le marché préfère jouer la prudence vis-à-vis d'un secteur bien valorisé et exposé à une économie chinoise à la santé pour l'heure incertaine. Toujours est-il que les perspectives promises par Kering a ses deux joyaux sont séduisantes.

Kering a joué sa partition en deux temps. Hier, la société a présenté ses prévisions pour Yves Saint-Laurent, sa deuxième marque avec environ 14% du chiffre d'affaires et l'un des principaux moteurs de croissance du groupe ces dernières années (plus de +17% de croissance annuelle sur la période 2015-21). Et elles sont plutôt solides.

Le groupe de luxe espère doubler les revenus de la marque, soit les faire passer de 2,5 à 5 milliards d'euros, sans faire de compromis sur son image et son positionnement. A court terme, il vise 3 milliards.

Sur le plan de la rentabilité, YSL entend faire progresser sa marge d'Ebit de 28,3% l'année dernière à 33% à moyen terme, avec une étape à 30%.
Stiffel a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 750 euros sur Kering.

Dans l'ensemble, le broker se dit rassuré par les solides fondamentaux et les multiples leviers de croissance d'YSL qui lui permettront de continuer à surperformer le secteur dans les années à venir.

UBS a confirmé son opinion d'Achat et son objectif de cours de 700 euros sur Kering.
Citi a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 740 euros.

Le broker pense que les marques autres que Gucci auront de plus en plus d'importance pour le dossier d'investissement de Kering, comme en témoigne la remarquable transformation de Saint Laurent au cours de la dernière décennie. La direction a présenté un plan à long terme détaillé et convaincant qui devrait en faire une méga-marque, selon le bureau d'études.

Méga-marque, un statut que Gucci compte bien conserver. Dans la conférence d'aujourd'hui consacrée à l'enseigne florentine, Kering dit tabler pour elle sur un chiffre d'affaires annuels de 15 milliards d'euros et sur une marge d'Ebit d'au moins 41% à moyen terme. En 2021, la marge était ressortie à 38,5% et les ventes, à 9,73 milliards.