(Actualisation: précisions sur la performance par divisions, commentaires du directeur financier sur Gucci et du PDG sur les acquisitions, commentaires d'analystes)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe de luxe Kering a fait état jeudi d'une accélération de sa croissance organique au quatrième trimestre, tirée par sa marque phare Gucci qui a retrouvé des niveaux de croissance et de rentabilité proches de ceux d'avant la crise sanitaire.

Le titre gagnait 6,7%, à 674,70 euros, à la mi-journée, alors que les analystes de Jefferies et de Bryan, Garnier & Co. jugent cette publication "rassurante".

Le chiffre d'affaires du propriétaire de Gucci, Yves Saint Laurent et Bottega Venetta est ressorti à 5,41 milliards d'euros au quatrième trimestre, en croissance de 31,9% par rapport à la même période de 2020, en données comparables. Il a nettement dépassé les attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 4,85 milliards d'euros, selon FactSet.

La croissance de Gucci, qui avait ralenti au troisième trimestre en raison notamment d'un manque de nouveautés, a nettement accéléré au quatrième trimestre, à 31,6% sur un an. Elle a bénéficié du lancement de nouveaux produits et d'une hausse de 35% des ventes dans le réseau de boutiques en propre.

Gucci a réduit l'écart de croissance avec ses principaux concurrents au quatrième trimestre, ce qui est un signe positif, mais il est encore trop tôt pour dire si cela présage un nouveau chapitre pour la marque, commentent les analystes de Citi.

Sur l'ensemble de l'année écoulée, le chiffre d'affaires de Gucci a dépassé de 10% son niveau de 2019, à 9,73 milliards d'euros, et sa marge opérationnelle s'est établie à 38,2%, contre 41% en 2019. Bernstein relève qu'il s'agit de la meilleure marge du secteur.

Pour le directeur financier de Kering, Jean-Pierre Duplaix, cette performance est d'autant plus remarquable que la marque a beaucoup investi en marketing à l'occasion de son centenaire en 2021 et a pratiquement achevé la restructuration de son réseau de distribution en gros ("wholesale"). "A l'échelle du groupe, nous devrions avoir compensé dès 2022 ce que nous aurons perdu en wholesale, même si les autres marques vont continuer cette rationalisation", a-t-il précisé lors d'une conférence téléphonique.

Croissance à deux chiffres dans toutes les divisions

Sur l'ensemble de l'année 2021, le chiffre d'affaires de Kering a augmenté de 35,2% à taux de change et périmètre constants, à 17,65 milliards d'euros, et a dépassé de 13% son niveau de 2019.

Outre Gucci, la croissance a été alimentée par l'ensemble des divisions. Yves Saint Laurent a vu ses ventes bondir de 46% au cours de l'année écoulée, à 2,52 milliards d'euros, tandis que celles de Bottega Veneta ont progressé de 25%, à 1,5 milliard d'euros, en données comparables. La branche "Autres Maisons", qui inclut notamment Balenciaga, AlexanderMcQueen et les joailliers Pomellato et Boucheron, a engrangé 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire par rapport à 2020, à 3,26 milliards d'euros.

En 2021, le résultat opérationnel courant (ROC) de Kering s'est établi à 5,02 milliards d'euros, contre 3,14 milliards d'euros un an plus tôt, soit une progression de 60%. La marge opérationnelle courante a grimpé à 28,4% contre 23,9% en 2020.

Le bénéfice net a progressé à 3,18 milliards d'euros l'an dernier, contre 2,15 milliards d'euros en 2020.

Selon un consensus établi par FactSet, les analystes anticipaient en moyenne un bénéfice net de 3,20 milliards d'euros, un résultat opérationnel courant de 4,81 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de 17,15 milliards d'euros pour Kering en 2021.

Le groupe reste à l'affût d'acquisitions

Au plan du bilan, Kering a dégagé en 2021 un flux de trésorerie libre opérationnel de 3,94 milliards d'euros et s'est fortement désendetté. Au 31 décembre, la dette nette du groupe s'établissait à 168 millions d'euros, contre 2,15 milliards d'euros un an plut tôt.

Compte tenu de cette situation financière solide, le groupe a indiqué qu'il verserait un dividende de 12 euros par action au titre de l'exercice 2021, en hausse de 50% par rapport à l'année précédente. Le président-directeur général de Kering, François-Henri Pinault, a précisé lors d'une conférence avec des analystes que Kering pourrait également procéder à des rachats d'actions "de manière tactique".

Interrogé sur d'éventuelles opérations de fusion-acquisition, le dirigeant a précisé que le groupe était "toujours à la recherche d'opportunités" pour compléter son portefeuille, ce dernier n'étant "pas parfait".

Kering a annoncé en début d'année la cession de ses marques horlogères Girard-Perregaux et Ulysse Nardin et ne souhaite pas se renforcer dans les montres, a-t-il ajouté.

-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV - LBO

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February 17, 2022 06:30 ET (11:30 GMT)