STOCKHOLM, 7 février (Reuters) - Le comparateur de prix suédois PriceRunner a annoncé lundi qu'il poursuivait en justice Google, propriété du groupe Alphabet pour environ 2,1 milliards d'euros, accusant le géant internet de pratiques anticoncurrentielles en manipulant les résultats de recherche en faveur de ses propres services de comparaison.

PriceRunner a déclaré que son action en justice à Stockholm visait à être dédommagé par Google du manque à gagner qu'il a subi depuis 2008 sur le marché britannique et depuis 2013 en Suède et au Danemark.

En novembre dernier, Google a perdu un procès en appel au sujet d'une amende de 2,42 milliards d'euros infligée en 2017 par la Commission européenne. L'exécutif européen avait estimé que l'utilisation par Google de son service de comparaison de prix lui conférait un avantage injuste sur ses concurrents européens plus petits.

"Ils continuent à abuser du marché dans une très large mesure et n'ont fondamentalement rien changé", a dénoncé Mikael Lindahl, directeur général de PriceRunner, dans une interview accordé à Reuters.

PriceRunner, qui a été racheté en novembre par la société suédoise des paiements en ligne Klarna, est prêt à s'engager dans une longue bataille judiciaire, a ajouté le dirigeant, assurant que le groupe a sécurisé des financements extérieurs et mis en place des mesures en cas de procédure infructueuse.

Un porte-parole de Google a déclaré, quant à lui, que l'entreprise comptait se défendre devant un tribunal.

"Les changements que nous avons apportés aux publicités en 2017 fonctionnent avec succès PriceRunner a choisi de ne pas utiliser les annonces Google, et n'a donc peut-être pas connu le même succès que les autres", a déclaré le porte-parole de Google.

L'amende infligée par la Commission européenne en 2017 était le résultat d'une enquête de sept ans déclenchée par des dizaines de plaintes selon lesquelles Google faussait les résultats de recherche sur Internet pour favoriser son service d'achat, portant ainsi préjudice à ses concurrents et aux consommateurs.

La Commission européenne avait constaté que Google accordait systématiquement une place importante à son propre service de comparaison de prix et rétrogradait les services de comparaison de prix concurrents dans ses résultats de recherche.

En 2019, le site de comparaison Idealo, détenu par le groupe allemand Axel Springer, avait poursuivi en justice Google pour 500 millions d'euros. (Reportage Supantha Mukherjee, version française Laetitia Volga et Khadija Adda-Rezig, édité par Blandine Hénault)