"

(Easybourse.com) Comment votre cabinet a-t-il traversé la crise ?
Suite aux crises financières, il y a eu soit des besoins de contrôles un peu plus forts au niveau des systèmes de gestion des risques, soit des réorganisations métiers dans lesquelles il a fallu redécouper des systèmes. Pour exemple, de nombreuses banques se sont séparées de certaines activités dites non rentables ou non stratégiques. Nous avons donc «profité» de ce phénomène, qui n'a d'ailleurs pas seulement touché le secteur bancaire, non pas en réadaptant une offre de crise mais en disposant déjà d'une offre adaptée pour des projets de ce type, c'est-à-dire avec un retour sur investissement rapide.

Disposez-vous d'un carnet de commandes ?
Pas vraiment, dans la mesure où nous avons justement les inconvénients de notre méthode. L'un des avantages, c'est que nous avons une visibilité rapide, et en termes de business, l'avantage pour le client, c'est qu'il peut arrêter beaucoup plus tôt ses projets que ceux où il est souvent embarqué contractuellement pendant un an ou deux avec un prestataire. Chez OCTO, nous proposons exactement l'inverse à nos clients, c'est-à-dire que s'ils estiment que nous ne délivrons pas assez de valeur, ils peuvent choisir de tout arrêter.

Cette méthode rassure nos clients et nous permet de lancer des projets dans des modes confiances qui sont très différents des modes contractuels.

En résumé, nous avons de la visibilité, des projets en cours etc., mais nous n'avons pas à proprement parler un carnet de commandes sur toute l'année 2010, pas plus que nous n'en avions d'ailleurs début 2009… Cela dit, ça ne nous a pas empêchés de faire 20% de croissance sur l'année.

Votre positionnement, principalement tourné vers les grands comptes (80% des clients d'Octo Technology), est-il susceptible d'évoluer?
Non, même si je suis très content d'avoir 20% sur des sociétés plus petites et dans lesquelles nous faisons également de belles choses. Quant aux 80% de grands comptes, ce sont souvent des comptes historiques, ce qui nous assure, comme cette année, une stabilité assez importante dans notre portefeuille client.

Avez-vous des objectifs de recrutement pour 2010 ?
Oui, nous avons effectivement des objectifs de recrutements, en ligne avec nos objectifs de croissance que je ne peux toutefois pas vous détailler pour le moment...

L'année dernière, l'incertitude était très élevée, cette année, elle l'est bien moins. Je pense que nous aurons une des plus belles performances du secteur en terme de croissance.

Envisagez-vous de réaliser de la croissance externe ?
Nous avons travaillé en fin d'année 2009 sur un plan à 10 ans, en termes de vision et de redéfinition du métier que nous voulions avoir dans 10 ans. Ce que je peux d'ores et déjà vous dévoiler, c'est qu'il s'agit d'un plan de croissance très organique… Mais cela ne nous empêchera pas éventuellement de profiter de certaines opportunités. Dans tous les cas, ça ne se passera pas en France mais plutôt avec un ou des acteurs nous permettraient de nous installer, ou de nous renforcer, à l'étranger.

Il me semble que c'est prendre beaucoup de risque pour pas grand-chose étant donné que quand on rachète une entreprise, on acquiert soit un savoir-faire, soit des clients, soit des collaborateurs. Or acheter des individus au prix actuel ne me parait pas être une bonne idée, je préfère privilégier les cabinets de recrutements ou structurer le pôle RH en interne.

Acquérir des clients dans le métier du conseil peut poser problème, dans la mesure où c'est quelque chose de très volatile et de très lié aux gens : si vous perdez les quelques personnes clefs qui gèrent les clients, c'est très gênant. D'ailleurs en 2009, nous avons eu plus de problématiques pour staffer nos missions que pour entretenir notre portefeuille-clients, même si nous avons beaucoup travailler pour le maintenir.

Enfin, concernant l'achat d'un savoir-faire, étant donnée la vision à 10 ans que nous nous sommes fixés, les principaux savoir-faire nous les avons. Ceux qui nous manquent pour atteindre cette vision, nous envisageons plutôt de nouer des partenariats pour les développer plutôt que de réaliser des acquisitions…

Vous détenez deux filiales à l'internationale, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
L'année 2009 a été plutôt bonne au Maroc et moins en Suisse où nous avons démarré notre activité en octobre 2008, ce qui n'est fatalement pas la meilleure période pour aller travailler dans la finance en Suisse. Au final, si je fais le bilan des deux, nous sommes à l'équilibre : la Suisse a à peu près perdu ce que le Maroc a gagné.

Cela étant, l'international est une partie importante de notre plan à 10 ans, car nous prévoyons de réaliser 50% de notre activité à l'international en 2020. Il s'agit donc d'un sujet que je vais prendre à bras-le-corps dès cette année.

Pour l'heure, l'international ne représente qu'une petite partie de notre chiffre d'affaires, autour de 6%, notre objectif ayant surtout été jusqu'ici de réaliser une bonne année 2009 en France…

Quel commentaire vous inspire l'évolution de votre cours de bourse en 2009 ?
J'en suis plutôt satisfait, et puis nous avons eu une liquidité intéressante pour une petite valeur ce qui est également satisfaisant. Je pense que cela est lié au fait que nous avons publié des trimestres à chaque fois en progression, ce qui détonait un peu du reste des publications, ce qui a généré un peu de volumes sur le cours et ce qui a permis au cours de faire une belle progression, avec des niveaux de valorisation raisonnables.

Je souhaite qu'en 2010 que la progression de notre cours de bourse soit en ligne avec la progression de nos résultats…

Propos recueillis par NS

- 12 Janvier 2010 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

"