Orange avance de 0,37% mardi à la bourse de Paris, à 10,31 euros par action, après l'annonce de négociations exclusives en vue de fusionner ses activités espagnoles avec Masmovil. Une stratégie qui permettrait à l'opérateur télécoms français de redresser la barre sur son second marché, après une année 2021 particulièrement dégradée. Il a en effet connu en 2021 un repli de 4,7% de son activité en Espagne et de 12,7% de son EBITDAaL (ou l'Excédent Brut d'exploitation après loyer, une mesure clé dans le secteur).

Ce rapprochement prendrait la forme d'une joint-venture contrôlée à parité par Orange et Masmovil, d'une valeur d'entreprise totale de 19,6 milliards d'euros: elle se décompose en une valeur d'entreprise de 8,1 milliards pour Orange Espagne et 11,5 milliards pour Masmovil. L'opérateur français précise que Totem Espagne, sa filiale de gestion de tours de télécommunication, ainsi que Masmovil Portugal ne sont pas inclus dans le périmètre de la transaction.

Le nouvel ensemble représentera un chiffre d'affaires de plus de 7,5 milliards d'euros et un EBITDAaL de plus de 2,2 milliards d'euros. Il sera en capacité de servir 7,13 millions de clients fixes, 20,2 millions d'abonnés mobile, près de 1,5 million de clients TV et disposera du premier réseau fibre (FTTH) espagnol couvrant plus de 16 millions de foyers.

La fusion devrait également générer des économies d'échelle et des gains de productivité dont le montant n'a pas été évalué. Les synergies annuelles sont quant à elles estimées à 450 millions d'euros à partir de la troisième année suivant la réalisation de la transaction, prévue d'ici le deuxième trimestre 2023.

Enfin, l'accord comprendra le droit pour les deux parties de lancer une introduction en bourse sous certaines conditions. Orange dispose d'une option pour prendre le contrôle et ainsi consolider l'entité combinée en cas d'introduction en bourse. Orange ne pourra en revanche être contrainte de céder sa participation ou d'exercer son option.

Les rumeurs de fusions dans le secteur européen des télécoms se sont multipliées ces derniers mois alors que les opérateurs sont confrontés à une baisse de leurs marges en raison de l'intensification de la concurrence et de la hausse des investissements liés au développement de la 5G. Cette annonce de fusion sur un marché espagnol atomisé arrive quelques semaines après la tentative avortée de rapprochement d'Iliad et de Vodafone en Italie, un autre marché hautement concurrentiel.