Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en nette hausse jeudi, malgré des pertes de près de 2% en milieu d'après-midi après les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis plus hauts qu'attendu.

L'indice vedette CAC 40 a avancé de 60,72 points à 5.879,19 points, mettant fin à une série de six séances consécutives.

Les investisseurs attendaient fébrilement les données sur l'inflation en septembre aux Etats-Unis, mais la publication n'a pas répondu à leurs espoirs, "une fois de plus", souligne Yohan Salleron, gérant actions en zone euro chez Mandarine Gestion.

La réaction dans un premier temps a été "assez violente", décrit-il. La publication a fait plonger le CAC 40, pourtant en hausse en milieu de séance, vers les 5.700 points un peu avant de 16H00, proche de ses plus bas de l'année, avant que l'indice ne fasse une toute aussi spectaculaire remontée.

M. Salleron attribue ce mouvement à des rachats à bons comptes par les investisseurs ayant parié sur une baisse.

L'inflation s'est montrée persistante en septembre aux Etats-Unis, malgré les mesures déjà fortes prises pour la faire ralentir. Les prix ont augmenté de 8,2% en septembre sur un an, selon l'indice CPI, qui fait référence. Cela représente un très faible ralentissement puisque, en août, la hausse des prix sur un an avait été de 8,3%.

Mais c'est surtout la hausse des prix sur un mois seulement qui montre que l'inflation est tenace: elle s'est de nouveau accélérée, avec +0,4% entre août et septembre, contre +0,1% entre juillet et août. Et c'est plus que la hausse de 0,3% qui était attendue par les analystes.

Alors que les investisseurs "se disent que le point d'inflexion devrait arriver" sur le rythme de hausse des prix, "la bonne nouvelle tarde", explique M. Salleron.

Si l'environnement macro-économique est maussade, les acteurs de marché se tournent vers les résultats d'entreprises en espérant des bonnes nouvelles, si les groupes donnent davantage de visibilité sur 2023 ou montrent leur résistance dans ce contexte difficile.

Le CAC à deux vitesses

Les entreprises du CAC 40 sont nettement divisées en fonction de leur secteur et de leurs caractéristiques pour les investisseurs.

Les valeurs dites de croissance, plus sensibles aux conditions de financement et à la valorisation de leurs bénéfices sur le long terme, ont vivement décroché. C'est le cas du luxe, qui avait porté le CAC mercredi après les résultats de LMVH. Le numéro 1 mondial du luxe a perdu 0,71% à 617,50 euros, Hermès 2,30% à 1.254,50 euros, Kering 0,51% à 443,20 euros.

Pernod Ricard a aussi chuté de 2,54% à 174,55 euros, et les valeurs technologiques étaient également à la peine, comme Dassault Systèmes (-0,28% à 33,43 euros) ou Teleperformance (+0,16% à 253,30 euros).

A l'inverse, les valeurs plus cycliques, moins sensibles aux politiques des banques centrales, ont tiré leur épingle du jeu: Unibail-Rodamnco-Westfield a gagné 2,70% à 42,04 euros, Veolia 3,14% à 19,73 euros, Stellantis de 2,43% à 12,49 euros.

Le contexte de hausse des taux favorisait aussi les banques, comme Société Générale (+3,89% à 22,06 euros) ou BNP Paribas (+2,59% à 43,44 euros).

L'aviation vole vers de bonnes perspectives

Les bonnes perspectives pour les prochains mois dressées par des compagnies aériennes aux Etats-Unis (Delta Air Lines) ou au Royaume-Uni (IAG) ont porté tout le secteur en France: Safran a pris 4,85% à 102,04 euros, Airbus 3,91% à 96,90 euros, Air-France-KLM 5,96% à 1,39 euro.

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