LONDRES, 14 décembre (Reuters) - L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a plaidé jeudi pour que la cigarette électronique soit traitée comme le tabac, avec notamment une interdiction de toutes les recharges parfumées susceptibles de créer des dépendances à la nicotine chez les non-fumeurs, en particulier les jeunes.

La cigarette électronique, ou vapoteuse, est parfois présentée comme un bon outil pour réduire la mortalité et les maladies dues au tabac. L'OMS juge néanmoins des "mesures urgentes" nécessaires pour en contrôler l'usage.

S'appuyant sur des études scientifiques, l'agence onusienne souligne que les preuves manquent pour affirmer que la cigarette électronique aide les fumeurs à arrêter de fumer. Elle ajoute que vapoter est mauvais pour la santé et peut générer une addiction à la nicotine chez les personnes qui ne fument pas de cigarette traditionnelle, notamment chez les enfants et les jeunes adultes.

En raison de campagnes commerciales agressives de la part des cigarettiers comme Philip Morris International ou British American Tobacco, qui cherchent des relais de croissance face aux campagnes anti-tabac, les 13-15 ans sont plus nombreux que les adultes à vapoter dans toutes les zones géographiques de l'OMS.

"Des enfants sont entraînés et piégés à un âge précoce dans l'utilisation des cigarettes électroniques et sont susceptibles de devenir dépendants à la nicotine", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, en prônant la mise en oeuvre de strictes mesures de contrôle dans chaque pays.

L'OMS propose notamment l'interdiction de tous les arômes, tels que la menthe, dans les recharges de cigarette électronique et l'instauration de mesures restrictives identiques à celles appliquées au tabac, comme des taxes élevées et une interdiction dans certains lieux publics.

L'Organisation mondiale de la Santé ne peut rien imposer aux Etats et se contente de fournir des indications mais ses recommandations sont généralement suivies à terme par les gouvernements.

(Rédigé par Emma Rumney, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)