Paris (awp/afp) - Les négociations exclusives entre Pierre et Vacances et des investisseurs et créanciers en vue de sa recapitalisation urgente et d'une importante conversion de dette sont prolongées jusqu'au 9 mars, après des "avancées significatives", "en vue de parvenir à un accord final", annonce lundi le groupe en difficulté.

À la peine depuis la crise sanitaire, Pierre et Vacances Center Parcs a déjà prolongé à deux reprises, jusqu'au 18 février puis au 4 mars, l'accord d'exclusivité conclu mi-décembre, qui le lie à un groupe d'investisseurs composé d'Alcentra et Fidera (aussi ses créanciers) et Atream (également bailleur) et courait initialement jusqu'au 31 janvier.

"Les négociations ont abouti à des avancées très significatives entre les parties concernées sur l'essentiel des points en discussion, dans l'objectif de parvenir à un accord final dans les tout prochains jours", affirme le numéro un européen des résidences de loisirs dans un communiqué lundi matin.

Ainsi, "afin de permettre la finalisation des discussions et la validation des instances décisionnaires de certaines des parties prenantes, les investisseurs ont prorogé leur offre ferme" jusqu'à mercredi, précise ce texte.

"Une fois conclu, l'accord répondra aux objectifs de la société de préserver l'intégrité du groupe et de parvenir à une structure financière équilibrée, en réduisant l'endettement" de Pierre et Vacances et "en sécurisant les liquidités nécessaires pour lui permettre de déployer son plan stratégique", déclare la société dans son communiqué.

Le groupe, qui possède les marques Pierre et Vacances, Center Parcs, Maeva et Adagio, détaillera cet accord dès qu'il aura été signé par toutes les parties prenantes, et tiendra son assemblée générale le 31 mars.

Le 20 décembre, il avait indiqué que l'opération devait se traduire par une injection de 200 millions d'euros de fonds propres, ainsi qu'un "désendettement massif", via "la conversion en capital de plus de 550 millions d'euros de dettes". À clarifier notamment, les modalités de règlement du PGE de plus de 200 millions d'euros accordé par l'État.

Dans l'opération de recapitalisation envisagée, Gérard Brémond, son fondateur, actionnaire à 49,6% via une holding familiale, va lâcher les commandes pour devenir salarié d'une entité du groupe, tandis que les actionnaires actuels ne détiendraient plus que "2,1% à 16,4%" du capital.

De leur côté les investisseurs (hors détention de capital au titre de leurs créances existantes ou acquises) prendraient les rênes, avec "entre 42,6% et 56,8%" de Pierre et Vacances.

Coté en Bourse depuis 1999, le groupe déficitaire depuis dix ans avait un besoin urgent de capitaux frais. Il a accumulé 677 millions d'euros de pertes au cours des deux derniers exercices, la pandémie de Covid-19 ayant fortement amputé son activité et fait grimper sa dette brute à 1,1 milliard d'euros.

afp/al